Keats's Poetry and Prose
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Keats's Poetry and Prose

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Par Caroline Bertonèche et Laurent Folliot.

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Traitant d’un des sujets 2022 et 2023 de l'agrégation d’Anglais, cet ouvrage propose tout ce dont le candidat a besoin pour passer les épreuves.

Comme tous les Clefs-concours de littérature anglophone, l’ouvrage est structuré en quatre parties :

-Repères : le contexte historique et littéraire;
-Thématiques : comprendre les enjeux du programme;
-Perspectives : ouvertures pour des pistes de réflexion;
-Outils : pour retrouver rapidement une définition, une idée ou une référence.

Fiche technique

Référence
460765
ISBN
9782350307657
Hauteur :
17,8 cm
Largeur :
12 cm
Nombre de pages :
240
240
Reliure :
broché

AVANT-PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9

INTRODUCTION

KEATS ET SON TEMPS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11

DE MOORGATE À ROME, ITINÉRAIRE D’UN COCKNEY À PART . . . . . . . . .21

KEATS ET LE ROMANTISME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30

“THREE SMALL VOLUMES OF VERSE” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42

 

REPÈRES

 

KEATS ET LA POÉSIE, UNE BRÈVE HISTOIRE DE FORMES (1) :

LES POEMS DE 1817 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .53

LE SONNET, FORME DE LA SOCIABILITÉ EN POÉSIE ? . . . . . . . . . . . . . . . .57

LES ÉPÎTRES ET “I STOOD TIP-TOE” : FORMES OUVERTES DE L’ENTHOU-

SIASME (MÉTA-)POÉTIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .69

KEATS ET LA POÉSIE, UNE BRÈVE HISTOIRE DE FORMES (2) :

LAMIA, ISABELLA, THE EVE OF ST. AGNES, AND OTHER POEMS . . . . . . .79

“HYPERION” : LES RUINES DE L’ÉPIQUE ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .99

LES ODES, AUX BORDS DE LA MORTALITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .109

“A SORT OF RONDEAU WHICH I THINK I SHALL BECOME PARTIAL TO” . .125

 

ANALYSES THÉMATIQUES

 

LA PHARMACIE DE KEATS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .133

LES MARBRES DE KEATS ET SON URNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .153

LES FESTINS DE LA VEILLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .167

 

SYNTHÈSES ET PERSPECTIVES

PHYSIOLOGIE DE L’INFLUENCE ET POÉSIE DES ASTRES . . . . . . . . . . . . .189

OÙ EST LE POÈTE ? : LES VOIX DE L’ÉTRANGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . .191

À CONTRE-COURANT : MAÎTRISER LES FLUX DU PASSÉ . . . . . . . . . . . . .194

UNE IMAGINATION DÉBORDANTE OU L’INFLUENCE RÉINVENTÉE . . . . . .200

LA FORCE DE L’ASTRE : KEATS DEVENU (INFINIMENT) GRAND . . . . . . .206

 

 

OUTILS

BIBLIOGRAPHIE COMMENTÉE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .219

ÉDITIONS ET POÈMES AU PROGRAMME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .219

AUTRES ÉDITIONS DE RÉFÉRENCE DES POÈMES ET LETTRES DE KEATS .220

TRADUCTIONS EN FRANÇAIS DES POÈMES DE KEATS . . . . . . . . . . . . . .221

Poèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .221

Lettres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .221

BIOGRAPHIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .222

FILM ET ÉMISSIONS DE RADIO SUR KEATS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .222

THE KEATS CIRCLE : SOURCES PRIMAIRES IMPORTANTES . . . . . . . . . . . .223

APPROCHES GÉNÉRALES, MISE EN CONTEXTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .225

MONOGRAPHIES ET ÉTUDES PAR THÈME SUR KEATS . . . . . . . . . . . . . . .227

Keats, l’épistolier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .227

La mythologie et les arts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .229

Sciences et sensation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .230

Corps, langage et politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .231

Discours sur la maladie et la mort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .232

Keats et le genre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .233

Keats et les autres poètes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .234

SÉLECTION D’ARTICLES ET DE CHAPITRES D’OUVRAGES CONSACRÉS AUX

POÈMES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .235

SUR LE ROMANTISME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .237

AUTRES ŒUVRES CITÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .237

SITES À CONSULTER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .238

Diplômée de l’université d’Oxford et agrégée d’Anglais, Caroline Bertonèche est professeur de littérature anglaise à l’Université Grenoble Alpes et présidente de la Société d’Études du Romantisme Anglais (SERA). Lauréate du Keats-Shelley Second Essay Prize Award, elle a publié plusieurs articles et dirigé plusieurs ouvrages sur le romantisme anglais, sur le lien entre art et science, médecine et poésie ainsi que sur les notions d’influence, de pathologie et de mythe. Elle est l’auteur de deux ouvrages sur Keats: Keats et l’Italie. L’incitation au voyage (Paris, Houdiard, 2011) et John Keats. Le poète et le mythe (Lyon, PUL, 2011).

 

Ancien élève de l’École Normale Supérieure, diplômé de l’Université de Cambridge et agrégé d’Anglais, Laurent Folliot est maître de conférences en littérature britannique à Sorbonne Université, membre de la SERA et secrétaire éditorial de la revue Études anglaises. Il a publié une monographie sur les Lyrical Ballads de Wordsworth et Coleridge (Atlande, 2012), ainsi que divers articles sur le romantisme et la littérature anglaise des XVIII e et XIXe siècles (De Quincey, Hazlitt, Austen, Dickens, Thomas Gray…). Il est également traducteur, et a participé à divers projets éditoriaux, parmi lesquels une nouvelle traduction versifiée, assortie d’une édition critique, des Saisons de James Thomson (Paris, Classiques Garnier, 2018).

"Keats lui-même, on le sait, fit les frais de ces antagonismes effrénés, d’autant plus aisément, sans doute, que son inexpérience et sa naissance plutôt humble — on y reviendra — ne lui valaient aucune considération spéciale. Si les Poems de 1817 ne retinrent qu’assez peu l’attention de la critique, Endymion fit en revanche l’objet, l’année suivante, de plusieurs éreintements en règle dans la presse conservatrice, notamment dans la Quarterly et, plus fameusement encore, dans Blackwood’s. John Gibson Lockhart, futur gendre de Walter Scott et auteur de ce dernier article — sous le pseudonyme de “Z”, conformément à une pratique alors fréquente quoique décriée — ne nourrissait aucune animosité personnelle à l’encontre de Keats, auquel il reprochait surtout son appartenance au cénacle de Hunt et à ce que la revue, dans sa campagne anti-libérale, avait perfidement surnommé la Cockney School of poetry (le cockney étant, avant tout, le petit coq londonien étourdi, le populaire citadin inculte et impertinent). Il y avait cependant quelque chose de révélateur dans la sauvagerie de ses attaques contre l’ex-apprenti apothicaire qui, privé de formation universitaire comme de relations illustres, osait reprendre à son compte les aspirations exaltées de l’époque et les beautés de la mythologie antique :

Whether Mr John had been sent home with a diuretic or composing draught to some patient far gone in the poetical mania, we have not heard. This much is certain, that he has caught the infection, and that thoroughly. For some time we were in hopes, that he might get off with a violent fit or two; but of late the symptoms are terrible. The phrenzy of the “Poems” was bad enough in its way; but it did not alarm us half so seriously as the calm, settled, imperturbable drivelling idiocy of “Endymion.” […] We venture to make one small prophecy, that his book seller will not a second time venture £50 upon any thing he can write. It is a better and a wiser thing to be a starved apothecary than a starved poet; so back to the shop Mr John, back to “plasters, pills, and ointment boxes,” &c. But, for Heaven’s sake, young Sangrado, be a little more sparing of extenuatives and soporifics in your practice than you have been in your poetry. (p. 272 et p. 276)

L’insulte n’était pas neuve, puisqu’elle ne faisait guère que recycler l’attirail satirique déployé un siècle plus tôt par Pope et ses amis contre ces “scribouillards” qui n’avaient, de leur point de vue, aucune légitimité pour invoquer la Muse. Son outrance s’explique par les conflits idéologiques en cours, et aussi par l’inquiétude d’une certaine élite culturelle soucieuse de défendre ses prérogatives contre la démocratisation de l’écriture ; Marjorie Levinson, en une lecture influente, a d’ailleurs fait de son statut socioculturel subalterne la donnée fondamentale de l’œuvre de Keats, qu’elle campe comme une sorte de self-made man, un parvenu de la lyre et du style, résolu à conquérir la gloire par les raccourcis les plus audacieux, à l’époque où précisément se constitue, sur le plan critique et bientôt institutionnel, le canon de la littérature en langue anglaise [LEVINSON ; voir aussi ROE 1997, p. 15-23]. De façon plus générale, remarquons qu’a pris forme dans le dernier demi-siècle, au rebours du discours antérieur sur la perfection intemporelle de l’œuvre, une propension critique à reconnaître et à réhabiliter chez Keats, sinon une forme de vulgarité ou de mauvais goût, du moins une certaine self-consciousness embarrassée [RICKS 1974], voire une tendance au solécisme et à l’inconvenance [BENNETT 1994, p. 1-14 et passim]."