Maria de Zayas, Novelas amorosas y ejemplares
Anne-Gaëlle Costa Pascal
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
LA référence pour l’agrégation d’Espagnol
Fiche technique
- Référence
- 460698
- ISBN
- 9782350306988
- Hauteur :
- 17,8 cm
- Largeur :
- 12 cm
- Nombre de pages :
- 240
- Reliure :
- broché
REPÈRES
L'AUTEURE ET SON ŒUVRE
LE CONTEXTE SOCIAL : LA PLACE DE LA FEMME DANS LA SOCIÉTÉ ESPAGNOLE DU SIÈCLE D'OR
LE CONTEXTE LITTÉRAIRE : LA NOVELA CORTA
PROBLÉMATIQUES
DES NOUVELLES AMOUREUSES : LA MATIÈRE ROMANESQUE
LA QUESTION DU DISCOURS AU NOM DES FEMMES
L'EFFICACITÉ NARRATIVE AU SERVICE DU DESENGAÑO
CONSIDÉRATIONS FINALES ET ÉCRITURE FÉMININE
OUTILS
RÉSUMÉ DES NOUVELLES
GLOSSAIRE
BIBLIOGRAPHIE
Anne-Gaëlle Costa Pascal est agrégée d’Espagnol et docteure en Études hispaniques et latino-américaines de l’Université de Paris III Sorbonne Nouvelle. Spécialiste de la littérature du Siècle d’Or, elle est l’auteure d’une thèse sur l’œuvre de María de Zayas et de nombreux articles sur la littérature du Siècle d’Or espagnol. Elle est également traductrice.
LE RÊVE, LA MAGIE ET LE DIABLE
• Le rêve érotique de Jacinta
Dès les premières pages de Aventurarse perdiendo, Jacinta raconte à Fabio un rêve qu’elle a fait lorsqu’elle avait seize ans. Il s’agit d’un rêve prémonitoire puisqu’elle y décrit son futur amant don Félix :
[S]oñaba que iba por un bosque amenísimo, en cuya espesura hallé un hombre tan galán que me pareció [...] no haberle visto en mi vida tal [...]. Con un atrevimiento airoso, llegué a quitarle el rebozo, y apenas lo hice cuando, sacando una daga, me dio un golpe tan cruel por el corazón que me obligó el dolor a dar voces, a las cuales acudieron mis criadas [...] (Aventurarse, p.180).
La critique littéraire s’est beaucoup exprimée sur le rêve “érotique” de Jacinta. Margaret Greer [in WILLIAMSEN et WHITENACK, 1995, p. 90- 116] en propose une lecture psychanalytique où Jacinta serait une “joven edipal”. Elle compare le “bosque amenísimo” à des “crines pubis” et conçoit la “daga” comme une image phallique. Irma VASILESKI [1973] préfère insister sur la touche de modernité que ce rêve donne à l’ensemble des nouvelles, tout en partageant cette même interprétation. Plus sévère, Juan GOYTISOLO [1977, p. 120] affirme que l’érotisme auquel renvoie le rêve de Jacinta est une des rares originalités de l’œuvre zayesque :
Las escenas y alusiones sexuales infunden un soplo de vida al material inerte de los recursos y esquemas de la novelista y salvan una obra que, sin ellas, naufragaría en los escollos de la trivialidad y redundancia.
Le “bosque amenísimo” et la “daga” sont à n’en pas douter des symboles sexuels. Il importe également de replacer ce rêve dans l’économie générale de la nouvelle pour en saisir toute l’originalité et le dessein. Contrairement aux autres nouvelles, ici, la véritable apparition dans l’intrigue du galant don Félix, comme protagoniste de l’action, est retardée. En effet, la rencontre réelle des personnages n’aura lieu que plus tard. Pour l’instant, il nous est d’abord donné à voir une reproduction de ce galant, un simulacre en quelque sorte. L’imagination de Jacinta produit une image idéalisée de son galant, quasi indélébile : “su retrato se quedó estampado en mi memoria” (Aventurarse, p. 180). Don Félix est l’homme parfait ; celui que toutes les jeunes femmes recherchent et dont elles ne peuvent que tomber amoureuses.