L’Occident express
Plaidoyer pour un shinkansen français contre le désert rural qui nous guette
Par Jean-François Sabouret.
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Une vraie utopie comme on n'en fait plus. Parce que la France a besoin de projets. Parce que nos villes moyennes se meurent. Grand spécialiste du Japon, notre auteur s'inspire du train express Shinkansen, clef de voûte d'un développement harmonieux de l'archipel qui lie liaisons rapides et projets de développement locaux.
Fiche technique
- Référence
- 460778
- ISBN
- 9782350307787
- Hauteur :
- 17
- Largeur :
- 12
- Nombre de pages :
- 300
- Reliure :
- broché
SOMMAIRE
Un défi amical. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Pourquoi s’intéresser au Japon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
Années soixante : l’irrésistible ascension du Japon . . . . . . . . . . . . 61
Le Japon, deuxième grand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
La leçon japonaise. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
Comprendre l’ailleurs et l’adapter chez soi . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
L’égalité des savoirs et des compétences partout sur le territoire . . . 70
Un archipel géographiquement périphérique
mais au cœur des savoirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Du Paris-Toulouse au Bruxelles-Casablanca :
l’Occident-Express. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Un train à grande vitesse pour une urbanité durable . . . . . 83
Valoriser les métropoles de province
par des réalisations culturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
Des trains... des trains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Le temps de transport Marseille-Paris passe de 16 h 30 à 3 heures. 91
Paris-Châteauroux en une heure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Georges Sand et le TGV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Au pied du mur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
L’Asie se lève. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
La mission Iwakura . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
L’aménagement du territoire : le train, en Asie, est une arme
qui réunit et compense les inégalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
Plaidoyer pour le TGV Bruxelles-Casablanca
ou la naissance de l’Occident-Express . . . . . 119
Le Bruxelles-Paris-Madrid-Casablanca : un fleuve de fer. . 127
Développer un projet européen d’envergure : l’Occident-Express. . 129
Japon-France : fausses promesses et vrais désarrois
du côté français. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
Tôkyô et le désert japonais ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
Un fervent défenseur du Shinkansen
devient Premier ministre en 1972 : Tanaka Kakuei . . . . 141
La base aérienne de Châteauroux-Déols :
un aéroport international compétitif . . . . . 147
De l’aéroport Marcel Dassault à Paris en TGV :
un ticket gagnant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
Une nouvelle école des “enfants de langue”
et un centre de formation intensive
en langue française pour les pays
francophones ..........................155
Les Japonais et la langue anglaise. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
Pour Nakajima Mineo, il doit y avoir une adéquation
entre diplômes et compétences. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
L’exemple à suivre : celui de la diaspora chinoise . . . . . . . . . . . . 160
Akita International University (AIU) : un curriculum efficace. . 161
Mori Arinori a payé de sa vie le danger d’être trop novateur
durant l’ère Meiji . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
Corrélation entre les piètres performances des Français en anglais
et le déficit abyssal du commerce extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . 167
Hier encore, ces Français étaient étrangers.
Une richesse insuffisamment mise en valeur. . . . . . . . . . 171
La richesse inexploitée des établissements français à l’étranger . . . 175
L’exemple du Lycée franco-japonais de Tôkyô (LIFT) . . . . . . . . 178
Une école supérieure où l’étude
et la pratique des langues seraient valorisées . . . . . . . . . . . . . . 182
Brève ébauche d’un cursus possible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
Le financement de l’école de langues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
Une école internationale voisine pour étrangers. . . . . . . . 195
Le français comme langue-pivot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
L’école des drogmans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
Une chaîne éducative et culturelle gratuite
et une université francophones. . . . . . . . . . . 209
Une chaîne éducative et culturelle gratuite . . . . . . . . . . . 211
La NHK éducative et culturelle (Nihon Kyôiku Terebi) . . . . . . 212
OUJ (Open University of Japan), Hôsô daigaku . . . . . . . . . . . . 219
S’approprier la langue japonaise. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227
Promouvoir la langue et les diverses cultures francophones dans
le monde : la TEC
(Télévision éducative
et culturelle) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
Le général de Gaulle et la francophonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
Un onsen et une école de shiatsu
Et d’acupuncture .......................241
Au bout d’un long tunnel frontalier,
on était au pays de neige . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245
Le tourisme comme industrie d’avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
Un onsen dans le Massif central . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249
Une école diplômante de shiatsu et d’acupuncture. . . . . . 253
Une école des cuisines de terroir . . . . . . . . . 255
Les restaurants, antennes et ambassadeurs des régions . . . 257
La Petite Fadette : un restaurant et une épicerie fine
du Berry à Paris et une école des cuisines régionales
françaises en Berry. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265
L’exemple de la Lozère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
Un Institut des mondes asiatiques à Paris . . 275
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
Jean-François Sabouret est sociologue et directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste du Japon. Il a notamment dirigé le bureau de représentation du CNRS au Japon de 1990 à 1996 et publié de nombreux ouvrages sur l’archipel dont L’État du Japon (La Découverte), L’Empire de l’intelligence (CNRS) et Besoin de Japon (Le Seuil). Il est l’un des rares titulaires français de l’Ordre du Soleil levant.
Si je réfléchis un peu au discours de mon ami Yasu, celui-ci ne s’inscrit pas dans une lubie provocatrice mais plutôt dans une posture structurelle nationale, celle qui consiste à décider d’objectifs ambitieux, de les faire partager au plus grand nombre et, de là, à les inscrire dans un immense effort collectif dans la durée.
Les exemples sont nombreux au Japon. Ce pays est habitué, inlassablement, depuis des siècles, à reconstruire sans cesse ce que les aléas du climat et les séismes détruisent régulièrement.
Mais prenons, pour l’heure, l’exemple le plus célèbre, celui qui a libéré les énergies au moment consécutif au choc de la rencontre avec la modernité occidentale et de la prise de conscience du retard de la civilisation japonaise, notamment dans les domaines technologique, industriel, scientifique et militaire, bien sûr. Il s’agit de la période de l’histoire du Japon qui a amené la chute du shogunat, en 1868, et l’installation, à la tête du pays, d’un jeune empereur de 15 ans, Mutsuhito (il recevra le nom posthume d’empereur Meiji).
Ce qui est remarquable, en l’occurrence, c’est la prise de conscience collective de nombreux retards, mais aussi la volonté de combler ceux-ci dans un effort continu, les deux étant intimement liés.
En une trentaine d’années seulement, le Japon était entré dans la modernité: le pays devenait riche (pas forcément les Japonais), puissant par son armée mais aussi par ses ingénieurs, ses savants, ses intellectuels ; les structures de concentration de capital et de compétences que sont les zaibatsu, nés au début de l’ère Meiji, se sont organisées en groupes industriels et économiques de plus en plus puissants, qui se sont développés à la faveur des guerres coloniales du Japon de l’ère Meiji et des conditions très avantageuses dont ils ont bénéficié pour l’achat de mines, de chantiers navals, d’usines sidérurgiques... En bâtissant le capitalisme japonais, les hommes de Meiji sont allés à l’école de l’Occident.
Le 23 décembre 1871 à midi, l’America, appartenant à la société américaine Pacific Mail Steam Ship Company, s’éloignait du port de Yokohama et prenait la direction de San Francisco. À son bord, une cinquantaine de Japonais, dont certains allaient jouer un rôle central dans le destin poli- tique du Japon du dernier tiers du XIXe siècle.
La mission Iwakura, du nom de son principal représentant à l’époque, Iwakura Tomomi, avait deux objectifs, l’un diplomatique, l’autre “pédagogique”. L’objectif diplomatique était de faire réviser les traités dits “inégaux” que le Japon avait dû signer à l’époque du shogunat. Le succès ne fut guère probant.
Une interview de Jean-François Sabouret pour BIP TV
Article paru dans Population & Avenir, n°758 (mai-juin 2022)
"Jean-François Sabouret est attéré par l'absence de lignes à grande vitesse (LGV) alors que le train POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) était l'axe ferroviaire de référence en termes de modernisation ferroviaire. Il plaide pour un corridor TGV Amsterdam-Marrakech avec une desserte de l'aéroport ex-Otan de Châteauroux qui pourrait devenir une porte d'entrée globale. A partir de là, une gtappe de lieux nouveaux pourrait arracher les territoires de villes moyennes et petites, ainsi que la ruralité de l'oubli."
"L'auteur revendique une part de rêve. Il enjambe le corpus scientifique de la géographique des transports et de l'aménagement, qui pointe l'absence d'effets structurants de LGV sur les petites villes. Mais il propose un parangonnage, c'est-à-dire un prototype territorial qui inscrit des fonctions globales dans un territoire qui en est dépourvu."
Recension parue dans Zoom Japon, numéro 117 (février 2022)
Le train de tous les possibles
Rédigée par Gabriel Bernard :
"Fin connaisseur du japon, le sociologue [Jean-François Sabouret] s'appuie sur ses connaissances pour réveiller l'esprit d'entreprendre."
"[L]a première leçon de ce court essai est de nous rappeler l'importance de ne pas se reposer sur ses lauriers et de continuer à regarder ailleurs non pas pour donner des leçons, mais pour en prendre quelques-unes. S'appuyant sur la longue expérience japonaise, le sociologue, qui regarde avec regret le développement d'un désert français que d'autres ont déisgné sous l'expression de France périphérique, propose de redonner un souffle à nos régions grâce au développement du chemin de fer."
"Cet Occident Express que promeut jean-François Sabouret prend tout son sens au regard de la visio, japonaise qu'il en donne. [...] Ce livre offre une matière à réflexion originale et vivifiante."
"Avec son ouvrage, Jean-François Sabouret titille notre imagination pour sortir du désert français."