Le travail en Europe occidentale 1830-1939
Dirigé par Marion Fontaine, François Jarrige et Nicolas Patin
Bensimon, Candar, Chatriot, Chevandier, Jousse, Le Bot, Lemercier, Le Roux, Machu, Marache, Pigenet, Pinsolle, Raggi, Ribeill, Saraceno, Vatin, Zancarini-Fournel
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
LA référence pour le sujet d'histoire contemporaine Capes-agreg
Fiche technique
- Référence
- 460665
- ISBN
- 9782350306650
- Hauteur :
- 17,8 cm
- Largeur :
- 12 cm
- Nombre de pages :
- 624
- Reliure :
- broché
Introduction 19
Le travail et ses significations 21
Penser et écrire l’histoire du travail en Europe de l’Ouest 25
Contours et enjeux du sujet 28
REPÈRES
Les mondes du travail et de l’industrie dans l’Europe des années 1830 : héritages, continuités et ruptures
Domination et persistance des mondes du travail ancien 36
Nomenclatures et statistiques : contours et limites 36
Artisans et gens de métier 38
L’apogée du travail paysan et agricole 41
Pluriactivité, travail à domicile et proto-industrie en Europe 43
Une industrialisation timide et inégale 46
Panorama de l’Europe industrielle 46
Les filatures concentrées : les premières usines ? 49
Machines, moteurs et énergies 51
Libéralisation, dérégulation et contrôle du travail 56
Abolitions et survivance des corporations 56
Travail, liberté et discipline 58
Ouvriers, statuts et salariat 61
Rémunérations, salaires et niveaux de vie 63
La découverte du paupérisme 69
Travail, révolution et politique en 1830 69
Insubordinations et protestations ouvrières 71
Paupérisme, question sociale et nouveau langage 74
Réformer le travail, assister et moraliser les travailleurs 76
Mutations du travail et affermissement de l’industrialisation au milieu du XIXe siècle (années 1840-années 1870)
Le travail en crise et en révolution (1845-1852) 80
Crises pré-révolutionnaires (1845-1847) 80
1848, une révolution européenne du travail 83
Réformes sociales et “droit au travail” 86
L’accélération des transformations industrielles (1850-1860) 88
Mécanisation, concentration et progrès technique 88
Mobilités, transports et “révolution ferroviaire” en Europe 92
Poussée industrielle et main d’œuvre 93
Paysages, fumées et territoires du travail 97
Libéralisation, organisation et contrôle du travail 99
Amélioration de la condition ouvrière et niveaux de vie 99
Essor des grèves et renouveau des associations ouvrières 101
Internationalisation et Commune de Paris 105
1880-1914. Vers un nouveau monde ouvrier ?
Vers l’ère des usines 110
Un nouveau cycle industriel 111
L’extension de l’industrialisation 113
Nouveaux cadres et nouvelle organisation du travail 116
Un nouveau prolétariat ? 119
Entre homogénéisation et segmentation 119
Saisir la nouveauté : enquêter sur le travail à la Belle Époque 122
Entre subordination et émancipation : modes de vie ouvriers 125
Cultures et pratiques de la grève 128
Organisation et intégration sociale des travailleurs : entre la nation et l’Internationale 131
Le développement du mouvement socialiste et ouvrier 131
État, droit du travail et protection des travailleurs 135
La Grande Guerre, un tournant pour la main d’œuvre et les relations de travail (Europe et Empires)
L’État et l’organisation de l’industrie de guerre 140
La mise en place des économies de guerre 141
Organiser l’industrie : production et main d’œuvre 143
L’État, les syndicats et les relations de travail 146
Des changements majeurs dans la main d’œuvre 147
Un saut quantitatif et qualitatif dans l’emploi des femmes 148
La main d’œuvre coloniale en Europe 151
Les oubliés : prisonniers de guerre, populations occupées, soldats 153
Dans les usines de l’arrière : du travail au “service de la patrie” au retour des conflits sociaux 155
La mutation des structures et des territoires industriels 155
Le quotidien du travail sous pression 159
1917 et le retour des conflits 161
Des chaînes et des usines. Le travail à l’ère des masses et des crises (1918-1939)
La “sortie de guerre” et les conquêtes sociales d’un climat révolutionnaire (1918-1923) 166
Des victoires sociales essentielles dans le monde ouvrier 166
La naissance d’un pouvoir communiste à l’Est et la vague révolutionnaire en Europe 168
Un marché du travail en mutation, le début d’une régulation internationale 169
La grande vague de rationalisation du travail : taylorisme, fordisme, américanisation 171
Des secteurs en expansion 172
Rationalisation du travail et réflexion sur l’aliénation 174
Les cultures populaires au temps du développement des loisirs de masse 177
La crise de 1929 et ses conséquences : chômage, crise, contestation 178
L’épuisement du modèle fordiste et la crise économique 178
L’émergence du chômage de masse en Europe 180
Des crises sociales et politiques de grande ampleur 182
Le monde du travail au temps des dictatures et des fascismes 185
L’Italie fasciste et l’idéal corporatiste 185
L’Allemagne nazie : une “dictature du bien-être” ? 187
La Seconde Guerre mondiale comme point culminant du travail forcé ? 190
THÈMES
Les mécanismes de l’industrialisation européenne : formes, enjeux et débats
“Révolution industrielle”, industrie et industrialisation : les mots et la chose 196
Mesurer les croissances industrielles 199
Progrès technique, innovations et rationalisations 203
L’essor de la grande entreprise en Europe 206
Un maillon retrouvé ? La proto-industrie et ses enjeux 209
Crises, conjonctures et désindustrialisation 212
L’élargissement des marchés, l’État et les consommations 214
Les savoirs du travail. Observer, penser et changer le travail
L’héritage du XVIIIe siècle : les Encyclopédistes, Coulomb et Lavoisier 220
Machinerie et machinisme industriels (1830-1860) 222
La technologie 222
Les enquêtes sociales 224
Le triomphe éphémère de l’énergétisme (1860-1910) 227
La question énergétique 227
La fatigue, une première synthèse 230
Salariat, organisation et sciences du travail (1910-1939) 233
La rationalisation physiologique, technique et économique 233
La sélection des aptitudes comme nouvelle synthèse 238
Commander et gérer le travail ? Patrons, ingénieurs et logiques du paternalisme
Contrôler le travail et fixer la main d’œuvre 244
Théoriciens et penseurs du paternalisme 247
Diversité des pratiques : l’exemple des Blin en Normandie 249
Le patronat face à l’essor de l’État social 251
Contremaîtres, chefs d’ateliers et ingénieurs 252
Les corps ouvriers au risque du travail et de sa régulation
Les corps soumis de l’industrialisation 260
L’hygiénisme industriel et le système assurantiel 265
La santé au travail au temps du taylorisme 270
Le genre du travail
Penser, compter, définir : femmes actives, travail des femmes, genre 278
Historiographie : de l’ouvrière d’usine, nourrice ou domestique au genre des métiers 280
Des travaux de femmes aux métiers de femmes 281
Statut familial et cycles de vie 282
Formations différenciées femmes/hommes 283
Du genre aux masculinités 286
À travail égal, salaire égal : la concurrence femmes/hommes pour le travail 286
Le genre des métiers 288
Les masculinités ouvrières (hégémoniques, dominées, respectables) 289
Genre du travail et modification du récit historique : trois exemples 291
Quelle proto-industrialisation ? 292
La guerre de 1914-1918 292
Protection sociale et organisations syndicales 295
Les migrations de travail
Historiographie, définition et quantification 302
Périodes 305
Migrations saisonnières 306
Migrations de travail, urbanisation et industrialisation 308
Le genre des migrations de travail 312
Trois types de ville et leurs migrants 314
Migrations transnationales et régions 317
L’appel du Nouveau monde 320
1914-1939 : de nouveaux régimes migratoires 322
Travail/hors-travail : cultures ouvrières
Culture des métiers et genèse d’une singularité culturelle ouvrière 329
Recréer des formes de vie collective 329
Faire entendre les voix ouvrières 331
Entre exclusion et affirmation 333
La ville, le quartier et l’usine, socles de nouvelles identités culturelles 333
Une culture pour la classe ouvrière ? 335
Travail, culture et temps libre : les nouveaux enjeux du XXe siècle 338
Culture ouvrière et culture de masse 338
Organiser les loisirs des travailleurs : un enjeu politique 341
Résister, lutter et s’organiser sur le terrain économique
Les multiples registres de la conflictualité ouvrière 347
De la résistance individuelle à l’action collective 347
De la grève… 348
… à la révolution ? 351
Rompre l’isolement du travailleur : mutuelles, coopératives et syndicats 353
L’antériorité de la mutualité et de la coopération 353
Hors de France : l’organisation à l’échelle nationale d’un syndicalisme majoritairement réformiste 355
Le syndicalisme révolutionnaire : un phénomène international 358
Au-delà des frontières étatiques : le militantisme ouvrier entre internationalisme et circulations transnationales 360
L’expérience fondatrice de l’AIT 360
La reconfiguration de l’internationalisme et la multiplication des circulations transnationales de 1889 à 1914 362
Du choc de la guerre aux années 1930 : l’éclatement des mouvements ouvriers européens 365
Les formes de la mobilisation politique du travail. Socialisme, révolution et partis de masse
Vers l’expression politique des travailleurs (années 1830-années 1870) 368
Entre socialisme et radicalisme 368
1848 371
La mobilisation des travailleurs, un enjeu politique 372
La naissance de partis de masse (années 1870-1914) 375
La fondation de partis nationaux 375
Un monde commun ? 378
Catholiques et conservateurs 380
Mobilisation politique et résurgence révolutionnaire (1914-années 1930) 381
Les partis ouvriers en guerre 381
Les partis ouvriers divisés : la naissance des partis communistes 383
Les partis ouvriers dans l’entre-deux-guerres : entre démocratie parlementaire et régime autoritaire 385
Naissance et développement des États sociaux et du droit du travail
La question sociale à l’ère libérale (1830-1880) 390
Les tribunaux et la régulation des rapports de travail 390
Les femmes et les enfants d’abord : les premiers pas de la protection légale des travailleurs 391
La promotion de la prévoyance libre 394
L’émergence des États sociaux des années 1880 à la veille de la Grande Guerre 396
Débats, échanges et circulations : les nébuleuses réformatrices 396
La protection contre les risques et l’émergence des assurances sociales 399
Grèves, syndicats, négociation : l’émergence d’un droit collectif du travail 405
Les politiques sociales, entre guerres et crises 409
Politique de main d’œuvre et gestion de la conflictualité en temps de guerre 409
L’héritage de la guerre : négociation collective et réduction du temps de travail 413
Naissance de l’OIT : internationalisation de la législation sociale et élaboration d’un droit international 415
Crise et politiques sociales 416
Travail et travailleurs en littérature et dans les arts
Le travail en littérature, chance de l’ouvrier 420
Politisation française de la littérature sociale 423
L’Europe industrielle face au travail 428
Arts plastiques : le travail ou les travailleurs ? 431
De nouvelles formes artistiques ?
Chanson, photographie et cinéma 434
OUTILS
Métiers
Employés et ouvriers des chemins de fer 441
Des chemineaux occupés sur les chantiers de construction 442
Des métiers qualifiés nouveaux 443
Des emplois protégés, mais aussi un travail stimulé 444
Des carrières garanties, à court et long terme 445
Syndicalisme contre paternalisme 446
Les spécificités de l’entreprise ferroviaire, entre salariat et fonctionnariat 446
Mineurs 447
“Révolution charbonnière” et formation du groupe des mineurs 448
La très lente industrialisation du travail au fond 449
Les “gueules noires”, icônes du prolétariat 451
Les ouvriers du fer 453
Le travail sidérurgique pendant la première industrialisation 453
Métiers et procédés sidérurgiques des années 1850 jusqu’à la Première Guerre mondiale 455
Le métier de sidérurgiste de la Grande Guerre jusqu’à la fin des années 1930 457
Les tisserands 459
Omniprésents tisserands 460
Mutation des métiers à tisser 461
Modes de vie, crises et paupérisation 462
Résister et s’organiser 465
Les dockers 466
Foules portuaires 466
La manutention portuaire, une activité intermittente sous contraintes 467
La grande époque du “travail libre” 468
Des hommes à part ? 469
Une identité professionnelle forgée dans les luttes 470
Les ouvriers du livre 472
Main d’œuvre et croissance des effectifs 472
Machines et mutations du travail 473
Vers les “usines à livres” 475
Une “aristocratie ouvrière” 476
Organisations et luttes 476
Infirmières : des métiers en construction 478
Hôpitaux européens à l’époque contemporaine 478
“From servant to nurses” 479
Les écoles 480
Un métier de femmes ? 481
Réalité du travail et circulation de savoir-faire 482
Cordonniers et ouvriers de la chaussure 483
Le “petit cordonnier” ou l’idéal de “l’indépendance” et du “sur-mesure” 484
Division du travail et flexibilité 486
Organisation spatiale de la production et du marché du travail 488
Mécanisation de la production et travail à la chaîne 489
Régulations et luttes 490
Les couturières 491
Le métier féminin par excellence 491
Une histoire de prolétarisation ? 493
Objets et sujets de luttes sociales 496
L’atelier comme lieu de rencontre entre classes 497
Ouvriers et salariés agricoles 497
Des ouvriers agricoles aux statuts multiples 498
Travaux harassants, salaires de misère et précarité 499
Manque de bras, concurrence et migrations 501
Revendications, syndicalisation et politisation des ouvriers agricoles 501
Cartes 505
Chronologie 509
Bibliographie 531
Glossaire 603
Index 615
Sous la direction de :
Marion Fontaine est membre junior de l’IUF, Maîtresse de conférences en histoire à l’université d’Avignon et chercheuse au Centre Norbert Elias (UMR 8562). Ses travaux portent sur l’histoire des mondes ouvriers, sur l’histoire politique et culturelle et sur l’histoire du socialisme. Elle est membre des comités de rédaction des revues Mil Neuf Cent, Cahiers Jaurès et Vingtième Siècle. Elle a récemment publié Fin d’un monde ouvrier. Liévin 74 (EHESS, 2014), et codirigé Une contre- histoire de la IIIe République (La Découverte, 2013) ainsi que Pour que vive l’histoire. Madeleine Rebérioux. Écrits (Belin, 2017). Elle a ici rédigé les contributions suivantes: “1880-1914. Vers un nouveau monde ouvrier” ; “La Grande Guerre, un tournant pour la main d’œuvre et les relations de travail ” ; “Travail/hors-travail : cultures ouvrières” ; “Les mineurs”.
François Jarrige est agrégé d’histoire. Il est maître de conférences à l’université de Bourgogne (LIR3S, UMR-CNRS 7366), membre junior de l’IUF. Il a notamment publié Au temps des tueuses de bras. Les bris de machines à l’aube de l’ère industrielle (PUR, 2009) ; Technocritiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences (La Découverte 2014); et (avec Thomas Leroux) La contamination du monde. Une histoire des pollutions à l’âge industriel (Le Seuil, 2017). Dans la partie Repères du présent ouvrage, il a rédigé les deux contributions suivantes: “Les mondes du travail et de l’industrie dans l’Europe des années 1830” et “Mutations du travail et affermissement de l’industrialisation au milieu du XIXe siècle”; dans la partie Thèmes, il est l’auteur du chapitre sur “Les mécanismes de l’industrialisation européenne”; et dans la partie “Outils”, on lui doit les textes sur “Les ouvriers du livre” et “Les tisserands”.
Nicolas Patin est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Bordeaux Montaigne. Il est spécialiste de l’Allemagne entre 1914 et 1945, et plus particulièrement de l’histoire sociale des élites politiques. Il a publié chez Fayard : La catastrophe allemande (2014) ; et Krüger, un bourreau ordinaire (2017). Il a contribué aux deux chapitres de la partie Repères qui concernent la Première Guerre mondiale et l’entre-deux-guerres.
Ils ont rédigé ensemble chronologie, bibliographie et glossaire.
Avec la participation de :
Fabrice Bensimon est Professeur d’histoire britannique à Sorbonne Université. Il a notamment publié, aux éditions de la Sorbonne (2017), Les Sentiers de l’ouvrier. Le Paris des artisans britanniques (autobiographies, 1815-1850), ouvrage réunissant des textes de John Colin, Charles Manby Smith et William Duthie, traduits de l’anglais par Sabine Reungoat ; et, avec Quentin Deluermoz et Jeanne Moisand (eds.), “Arise Ye Wretched of the Earth”. The First International in a global perspective (Brill, 2018). Dans le présent ouvrage, il est l’auteur du chapitre sur “Les migrations de travail”.
Gilles Candar est président de la Société d’études jaurésiennes, Professeur honoraire de chaire supérieure en histoire aux lycées Gabriel Guist’hau (Nantes) et Montesquieu (Le Mans), et ancien responsable du secteur pédagogique au musée d’Orsay. Il est Docteur en histoire, et a coordonné avec Jean-Jacques Becker l’Histoire des gauches en France xIxe-xxe siècles (La Découverte, 2004 et 2005). En 2014, il publie Jean Jaurès (Fayard) avec Vincent Duclert et remporte le prix de la Biographie de l’Académie française. En 2018, il publie Édouard Vaillant. L’invention de la gauche (Armand Colin). Dans le présent ouvrage, on lui doit le chapitre “Travail et travailleurs en littérature et dans les arts”
Alain Chatriot est Professeur des universités au Centre d’histoire de Sciences Po, Agrégé du secondaire en 1997. Il a notamment publié La démocratie sociale à la française. L’expérience du Conseil National Économique, 1924-1940 (La Découverte, 2002) ; codirigé Les Politiques du Travail (1906-2006). Acteurs, institutions, réseaux, avec Odile Join- Lambert et Vincent Viet aux Presses universitaires de Rennes (2006), ainsi que La codification du travail en France sous la IIIe République. Élaborations doctrinales, techniques juridiques, enjeux politiques et réalités sociales, avec Jeanne-Marie Tufféry-Andrieu, Francis hordern (PUR, 2011). Il a contribué au présent ouvrage par la rédaction du chapitre intitulé “Commander et gérer le travail? Patrons, ingénieurs, et logiques du paternalisme”.
Emmanuel Jousse est agrégé et docteur en histoire contemporaine, enseignant contractuel à l’ENS et chercheur associé à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine. Il a publié chez Fayard, en 2017, Les hommes révoltés. Les origines intellectuelles du réformisme en France (1871-1917), et plus récemment encore (2020): Jean Jaurès, Pensée dans la mêlée (1907-1910), dans une édition établie par Jean-François Chanet et lui-même. Sa contribution au présent ouvrage s’intitule “Les formes de la mobilisation politique du travail. Socialisme, révolution et partis de masse”.
Thomas Le Roux est agrégé et docteur en histoire, chargé de recherches au CNRS (CRh-EhESS). Il a notamment publié Le laboratoire des pollutions industrielles. Paris, 1770-1830 (Paris, Albin Michel, 2011), Les paris de l’industrie, 1750-1920. Paris au risque de l’industrie, (Grâne, Créaphis, 2013) et, avec François Jarrige, La contamination du monde. Une histoire des pollutions à l’âge industriel (Paris, Le Seuil, 2017), désormais également publié au format poche, aux éditons Points (2020). Il est ici l’auteur du chapitre sur “Les corps ouvriers au risque du travail et de sa régulation”.
Laure Machu est agrégée d’histoire et Maîtresse de conférences en histoire contemporaine (université de Paris Nanterre, IDhE.S). Elle a notamment publié Mains-d’œuvre en guerre pendant la Première Guerre mondiale avec Isabelle Lespinet-Moret et Vincent Viet (Paris, La Documentation française, 2018), ainsi que “Les conventions collectives en Europe dans la première moitié du vingtième siècle”, dans l’ouvrage de Nicolas Hatzfeld, Michel Pigenet et xavier Vigna intitulé Travail, travailleurs et ouvriers d’Europe au xxe siècle (Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2016). Dans le présent volume, elle a rédigé le chapitre sur la “Naissance et développement des États sociaux et du droit du travail”.
Dominique Pinsolle est agrégé d’histoire et maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Bordeaux Montaigne. Il a notamment contribué à l’ouvrage collectif Wobblies of the World. A Global History of the IWW (Pluto Press, 2017) et a codirigé le livre Déstabiliser l’État en s’attaquant aux flux. Des révoltes antifiscales au sabotage (xVIIe-xxe siècles), à paraître aux éditions Arbre bleu. Sa contribution à ce manuel s’intitule “Résister, lutter et s’organiser sur le terrain économique”.
Marco Saraceno est maître de conférences en sociologie, à l’université Reims Champagne Ardenne (Laboratoire PSMS). Il a publié Pourquoi les hommes se fatiguent-ils? Une histoire des sciences du travail (Toulouse, Octarès, 2018). Avec François Vatin, il a rédigé le chapitre intitulé “Les savoirs du travail. Observer, penser et changer le travail”.
François Vatin est professeur de sociologie à l’université Paris- Nanterre, et membre du laboratoire “Institutions et dynamique de l’économie et de la société” (IDhES). Parmi ses derniers ouvrages publiés sur la question du travail: Le travail et ses valeurs (Paris, Albin Michel, 2008); L’espérance-monde. Essais sur l’idée de progrès à l’heure de la mondialisation (Paris, Albin Michel, 2012); Le travail. Activité productive et ordre social (Paris, Presses universitaires de Paris Ouest, coll. “Essais et conférences”, 2014) ; Reynold Arnould, la poétique de l’industrie (Paris, Presses universitaires de Nanterre, 2019, avec Gwenaële Rot). Avec Marco Saraceno, il a rédigé le chapitre sur “Les savoirs du travail”.
Michelle Zancarini-Fournel est professeure émérite d’histoire des femmes et du genre, à l’université Lyon 1 (LARhRA). Elle a notamment publié une Histoire des femmes en France (xIxe-xxe siècle) aux Presses universitaires de Rennes, en 2005, et Les Luttes et les rêves. Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours, aux éditions La Découvertes/Zones, en 2016. Dans le présent ouvrage, elle a rédigé le chapitre “Genre et travail”.
Avec l’aimable participation de :
Christian Chevandier est Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’ université du havre, auteur notamment de La Fabrique d’ une génération. Georges Valero, postier, militant et écrivain (Les Belles Lettres, 2009) et de l’ouvrage publié chez Belin en 2018, Le travail en France. Des “Trente Glorieuses” à la présidence Macron. Il est l’auteur du chapitre intitulé “Infirmières : des métiers en construction”.
Florent Le Bot, Docteur en histoire contemporaine, est enseignant- chercheur à l’université d’Evry Paris-Saclay (IDhES Evry CNRS 8533) et directeur adjoint de l’INSPÉ de l’académie de Versailles. Il a notamment publié La fabrique réactionnaire. Antisémitisme, corporatisme et spoliations dans le cuir, 1930-1950 (Paris, Presses de sciences Po, 2007), et avec Audrey Millet, Le travail en Europe occidentale, 1830-1939. Documents (Paris, Atlande, 2020). Sa présente contribution s’intitule “Cordonniers et ouvriers de la chaussure”.
Claire Lemercier est Agrégée d’histoire et directrice de recherche au CNRS (Centre de sociologie des organisations – Sciences Po). Elle a réalisé, pour le présent ouvrage, le tableau p. 65, ainsi que la fiche métier “Les couturières”. Elle travaille, avec Clare h. Crowston et Steven L. Kaplan, à une histoire de l’apprentissage en France aux xVIIIe et xIxe siècles. Elle est également l’auteure, avec Pierre François, de l’ouvrage Sociologie historique du capitalisme, à paraître en janvier 2021, aux éditions La Découverte.
Corinne Marache est agrégée et professeur d’histoire contemporaine à l’université Bordeaux Montaigne. Elle a notamment publié avec Philippe Meyzie et Maud Villeret (dir.), Des produits entre déclin et renaissance (xVI-xxIe siècles) aux éditions Peter Lang (2018) ; elle a également publié Les métamorphoses du rural. L’exemple de la Double en Périgord (1830-1939), (CThS/FhSO, 2006) et, avec Caroline Le Mao (dir.), Les Élites et la Terre (Paris, A. Colin, coll. Recherches, 2010). Elle a ici rédigé le chapitre sur les “Ouvriers et salariés agricoles”.
Michel Pigenet, agrégé de géographie, est professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et membre du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, dont il fut le directeur. Spécialiste de l’histoire du travail, des travailleurs et des mouvements sociaux, il a notamment publié l’ouvrage issu de sa thèse d’État et intitulé “Les Ouvriers du Cher, fin xVIIIe siècle-1914. Travail, espace et conscience sociale” (1990), et codirigé, entre autres, les “Mémoires du travail à Paris” (2008), “Le Prix du travail, France et espaces coloniaux, xIxe-xxIe siècles” (2019), “La CGT (1975-1995). Un syndicalisme à l’épreuve des crises” (2019). Dans le présent ouvrage, il est l’auteur de la notice sur “Les dockers”.
Pascal Raggi est maître de conférences et habilité à diriger des recherches en histoire contemporaine à l’université de Lorraine. Il a notamment publié Les mineurs de fer au travail (Éditions Serpenoise, 2007) et La désindustrialisation de la Lorraine du fer (Éditions Classiques Garnier, 2019). Il est l’auteur de la contribution “Les ouvriers du fer”.
Georges Ribeill, de formation multidisciplinaire, ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufactures (1968), docteur en sociologie (1974, dir. Georges Balandier) et docteur en histoire (1988, dir. Michelle Perrot), s’est spécialisé dans l’histoire des ingénieurs et des chemins de fer français. Sa carrière de chercheur s’achèvera au Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (LATTS) de l’École Nationale des Ponts et Chaussées. Membre fondateur en 1987 de l’Association pour l’histoire des Chemins de fer en France (devenue Rails et histoire), il y pilote un projet d’histoire de la cabine de conduite, de la vapeur à la traction électrique. Il publie ses recherches actuelles dans la revue trimestrielle Historail. Il est ici l’auteur de la notice sur les “Cheminots”.
Les multiples registres de la conflictualité ouvrière
De la résistance individuelle à l’action collective
La centralité de la grève dans l’histoire et l’historiographie du mouvement ouvrier a longtemps occulté d’autres formes de résistance et de protestation moins visibles, notamment à l’échelle individuelle. à cet égard, les travaux de Michel Foucault sur la “discipline” comme “anatomie politique du détail” [FOUCAULT, 1975], ont stimulé de nouvelles approches des phénomènes de subversion et d’opposition. Car si le pouvoir s’exerce à l’échelle micropolitique, alors c’est aussi à ce niveau que les résistances peuvent prendre corps. L’interprétation de ces pratiques informelles s’avère cependant souvent difficile, et leur caractère subversif ou contestataire n’est pas forcément évident. Michel de Certeau a ainsi développé le concept d’“arts de faire” pour mettre en lumière les mille et une manières dont les individus composent au quotidien avec les structures et les contraintes qui s’imposent à eux, y compris sur le lieu de travail. Ainsi, à propos de la “perruque”, c’est-à-dire la pratique consistant à détourner des machines et des matériaux de l’entreprise pour son propre compte, il estime qu’il s’agit d’une tactique populaire plongeant ses racines dans un passé lointain et détournant l’“ordre effectif des choses”, mais “sans l’illusion qu’il va changer de sitôt.” [DE CERTEAU, 1980].