La construction de l'État monarchique (1380-1715)
par Damien Fontvieille, Boris Lesueur et Jean Sénié
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Tout ce dont l’étudiant a besoin pour le sujet 2023 et 2024 d’Histoire médiévale et moderne du CAPES d'Histoire-Géographie.
Comme tous les Clefs-concours, l’ouvrage est structuré en trois parties :
- Repères : le contexte historique ;
- Thèmes : comprendre les enjeux du programme ;
- Outils : pour retrouver rapidement une définition, une date, un personnage, une référence
Fiche technique
- Référence
- 460802
- ISBN
- 9782350308029
- Hauteur :
- 17,8 cm
- Largeur :
- 12 cm
- Nombre de pages :
- 576
- Reliure :
- broché
INTRODUCTION
HISTORIOGRAPHIES
NAISSANCE DE L’ÉTAT MONARCHIQUE
ENTRE LA FIN DU MOYEN ÂGE ET 1715
Une centralisation : l’affirmation du souverain et de son autorité
Guerre, fiscalité et justice : le contrôle monopolistique de l’État
L’État comme Léviathan ?
“L’ÉTAT C’EST MOI” : ABSOLUTISME, POUVOIR ROYAL
ET MONARCHIE ADMINISTRATIVE
Le problème de l’absolutisme
Pouvoir du roi et de la dynastie royale
L’administration monarchique
LA COMPLEXITÉ DE L’ÉTAT MONARCHIQUE ENTRE 1380 ET 1715
L’État et les instances de médiation
L’État et la société politique
L’État, les clientèles et le féodalisme
REPÈRES
1380-1515. LA RECONSTRUCTION DE LA MONARCHIE
ET LA NAISSANCE DES PREMIERS OUTILS DE L’ÉTAT
1380, UN ÉTAT MONARCHIQUE AFFERMI
APRÈS LA CRISE DU XIVe SIÈCLE
LE RÈGNE DE CHARLES VI : DE L’AFFERMISSEMENT DE L’AUTORITÉ
MONARCHIQUE À LA GUERRE CIVILE
La consolidation de l’État monarchique (1380-1392)
Luttes de pouvoir : les princes, la folie du roi et la crise de l’État monarchique (1392-1407)
Armagnacs et Bourguignons : le début d’une guerre civile
pour le contrôle de l’État monarchique
CHARLES VII, LA RECONQUËTE DU ROYAUME ET LA RESTAURATION
DE L’ÉTAT MONARCHIQUE
La division du royaume
Le lent affermissement de l’autorité royale
LA CONSOLIDATION DE L’ÉTAT MONARCHIQUE DANS LA DEUXIÈME MOITIÉ DU XVe SIÈCLE
Louis XI, “l’universelle aragne” (Commynes) et la lutte contre les princes territoriaux
Charles VIII et les horizons élargis de l’État monarchique vers l’Italie
Louis XII, “père du peuple” : un État monarchique renforcé à la fin du XVe siècle
1515-1610. ENTRE AFFIRMATION ET CONTESTATION DE L’ÉTAT MONARCHIQUE
LES RÈGNES DE FRANÇOIS Ier ET D’HENRI II (1515-1559)
François Ier, “un roi entre deux mondes” (Cédric Michon)
Le règne d’Henri II (1547-1559)
L’ÉTAT ET LES GUERRES DE RELIGION :
LA MONARCHIE CONTESTÉE (1559-1598)
1559-1562 : les années tournant
1562-1574 : l’état dans la tourmente
Henri III et la royauté sacrificielle
LA RESTAURATION HENRICIENNE (1598-1610)
Les réformes intérieures
La politique étrangère et les relations internationales
Les critiques, les tentatives d’assassinat et le régicide
LES ROIS ABSOLUS : DE LOUIS XIII À LOUIS XIV (1610-1715)
LE TEMPS DE L’EXTRAORDINAIRE
1610-1624 : de la mort d’Henri IV à l’appel de Richelieu au conseil du roi
Richelieu, principal ministre, et la réduction des oppositions
Richelieu et le régime de guerre (1629-1642)
LA FRONDE
LOUIS XIV : LOUIS LE GRAND
“Le roi gouverne par lui-même”
L’autorité du roi
Une monarchie administrative ?
THÈMES
ROYAUME ET NATION
LE ROYAUME DES PREMIERS VALOIS
Les fondements du royaume
Une autorité royale encore fragile
Une consolidation idéologique
UN GRAND ROYAUME À LA RENAISSANCE
Une étendue reconnue
Des limites plus que des frontières
Un sentiment d’appartenance
La fin des principautés territoriales
L’AGRANDISSEMENT DU XVIIe SIÈCLE
De nouvelles frontières : pré carré et expansion outre-mer
Vers une unité nationale ?
FINANCES
LA NAISSANCE D’UNE STRUCTURE FINANCIÈRE
À LA FIN DU MOYEN ÂGE
L’impôt permanent
La naissance d’une administration financière
L’accroissement des besoins
LES RÉFORMES DU XVIe SIÈCLE : NAISSANCE ET CROISSANCE D’UNE ADMINISTRATION FINANCIÈRE
Le règne de François Ier, un temps décisif
Les réformes de la deuxième moitié du XVIe siècle
La croissance des dépenses et la diversification des prélèvements
LE XVIIe SIÈCLE ET L’ESSOR DES BESOINS MONARCHIQUES
La poursuite de la hausse des dépenses
La mise en place du système fisco-financier et de nouveaux expédients
L’organisation des finances au Grand Siècle
DE L’ARMÉE DU ROI À L’ARMÉE ROYALE
LES ARMÉES DE LA GUERRE DE CENT ANS
La guerre de Cent Ans : entre retenues et armée de levée
Les compagnies d’ordonnance : un tournant dans l’organisation
DES GUERRES D’ITALIE AUX GUERRES DE RELIGION : UN NOUVEL ART MILITAIRE
L’armée de la première modernité
L’organisation de l’armée dans la deuxième moitié du XVIe siècle
LE TOURNANT DU RÈGNE DE LOUIS XIII
UN GÉANT DU GRAND SIÈCLE : L’ARMÉE DE LOUIS XIV
Construire l’armée royale
Les guerres du roi
MARINE ET ÉTAT
LA GUERRE DE CENT ANS
LE XVIe SIÈCLE : UNE “RENAISSANCE” LIMITÉE
RICHELIEU ET LA CONSTRUCTION D’UNE MARINE
LA MARINE DE COLBERT
JUSTICE
LA JUSTICE DU ROI : LA MISE EN PLACE D’UNE PYRAMIDE JUDICIAIRE
Les tribunaux royaux
Les autres juridictions
L’AFFIRMATION DE LA JUSTICE ROYALE
Les sources du droit et la montée en puissance du droit royal
Justice et législation royales face à ses concurrents
LE SPECTACLE DE LA JUSTICE : LA JUSTICE ET L’EXERCICE DU POUVOIR
Le roi justicier
La justice du roi, outil d’affirmation du pouvoir royal
Le spectacle de la justice, manifestation de l’ordre monarchique
LE ROI ET L’ÉTAT
LES FONDEMENTS DU POUVOIR ROYAL
La succession royale
Le domaine royal
La royauté sacrale et le pouvoir royal
La souveraineté royale
• La place particulière du roi dans l’État
• La souveraineté royale au Moyen Âge
• Puissance ordinaire et puissance absolue
• Les XVIe et XVIIe siècles : penseurs de la monarchie absolue et raison d’État
La dynastie royale
La reine et sa place dans l’État monarchique
• Les princes et la famille royale
La mise en scène de l’État dynastique
• Le rituel du sacre
• L’entrée royale
• Le lit de justice
• Les funérailles
“LE ROI, LA COUR ET L’ÉTAT” [LE ROUX, 2013]
La Maison du roi
• Une définition du service domestique du roi
• Une militarisation progressive
La cour, un instrument de gouvernement au service du roi
De l’itinérance curiale à la sédentarisation
Les cérémonies de cour
La société de cour
Les fastes de la cour
ADMINISTRATION CENTRALE
AU COEUR DU POUVOIR : LE CONSEIL DU ROI
Imaginaires du conseil : une institution et ses discours
Naissance et évolution du conseil du roi entre les XVe et XVIIe siècles
La réforme de Louis XIV et la stabilisation du conseil
AUX CÖTÉS DU SOUVERAIN : L’EXERCICE DU POUVOIR AU COEUR DU GOUVERNEMENT
Favoris et principaux ministres
L’ÉTOFFEMENT DES INSTITUTIONS CENTRALES
La naissance des ministères
Les ministres, leur famille et leurs clients,
un instrument de contrôle au service du roi
Les serviteurs de l’administration centrale
L’ÉTAT ET LA RELIGION EN FRANCE
L’ÉTAT ET L’ÉGLISE
De 1380 à 1516
De 1516 à 1715
L’ÉTAT ET LES DIVISIONS RELIGIEUSES
Les huguenots
Le jansénisme
UNE RELIGION ROYALE ?
Le Très Chrétien
Les saints
Le gallicanisme
L’ÉTAT, LES RÉVOLTES ET LE MAINTIEN DE L’ORDRE DANS LE ROYAUME
ESQUISSE DE CHRONOLOGIE ET DE TYPOLOGIE DES RÉVOLTES
Les révoltes populaires entre la fin du Moyen Âge et la Renaissance : la naissance des révoltes antifiscales
Les révoltes nobiliaires entre la fin du Moyen Âge et la Renaissance : le “devoir de révolte” contre l’État monarchique
Du temps de révolte face à l’État monarchique, entre 1630 et 1660, à la “contagion de l’obéissance”
LA GRAMMAIRE RÉBELLIONNAIRE
La révolte et son déroulement
Acteurs et pratiques de la rébellion
La révolte et le pouvoir royal ou les éléments d’un dialogue
MAINTENIR L’ORDRE
L’ordre des villes : milices et lieutenance générale
L’ordre des campagnes : la maréchaussée
ACTEURS ET LIEUX
FEMMES ET ÉTAT
LES FEMMES DANS LA GUERRE DE CENT ANS (XIVe-XVe SIÈCLES)
L’INVENTION DE LA LOI SALIQUE
REINES ET RÉGENTES : LE XVIe SIÈCLE
LES FEMMES FACE À LA MONARCHIE ABSOLUE
De Marie de Médicis à Anne d’Autriche
Après 1661
La législation royale
L’ÉTAT MONARCHIQUE ET SES SERVITEURS DANS LE ROYAUME
LA MULTIPLICATION DES OFFICIERS DU ROI ENTRE LES XVe ET XVIIe SIÈCLES
L’officier à la conquête du royaume
De l’élection à la vénalité des offices
DES RELAIS DU POUVOIR MONARCHIQUE DANS LES PROVINCES
Multiplication des agents de la Couronne dans les provinces et contrôle de la monarchie
Les gouverneurs
Les intendants
LES ÉLITES OFFICIÈRES ET L’ÉTAT : UNE ÉTROITE ASSOCIATION ÉTAT MONARCHIQUE
Officier, un statut envié
L’émergence d’une noblesse de robe, au service de la Couronne
NOBLESSE ET ÉTAT
L’IDENTITÉ NOBILIAIRE FACE À L’ÉTAT ROYAL
LA NOBLESSE DANS LES CRISES DU XVIe SIÈCLE
LA NOBLESSE FACE À LA MONARCHIE ABSOLUE
LA NAISSANCE DES INSTITUTIONS DE DIALOGUE ENTRE XVe ET XVIe SIÈCLE
Les états du royaume : états généraux et états provinciaux
Les parlements
ÉTATS ET PARLEMENTS
DANS LA MONARCHIE ABSOLUE DU XVIIe SIÈCLE
Face à l’“Extraordinaire”
Sous Louis XIV : entre imposition de la volonté royale et coopération
LES VILLES
LE TEMPS DES “BONNES VILLES” :
UNE ÉTROITE ALLIANCE ENTRE LE ROI ET LES VILLES DU ROYAUME (FIN XIVe SIÈCLE-MILIEU XVIe SIÈCLE)
L’affirmation des “bonnes villes”
Le rôle des villes dans la construction de l’État monarchique
Les échanges entre le roi et les villes
UNE RUPTURE DE L’ÉQUILIBRE ENTRE L’ÉTAT ET LES BONNES VILLES (MILIEU XVIe SIÈCLE-DÈBUT XVIIe SIÈCLE)
La fin du “modèle intégrateur” et la tentation de l’autonomie
L’aggravation de la tutelle royale sur les villes
LES COLONIES
UN DESTIN MARITIME CONTRARIÉ
UN RENOUVEAU AU XVIIe SIÈCLE
LA ROYALISATION OU L’ÉTATISATION DES COLONIES
OUTILS
CARTES
CHRONOLOGIE
BIOGRAPHIES
CHRISTINE DE PIZAN (1365-V. 1430)
FLORIMOND ROBERTET (V. 1465-V. 1527)
PHILIPPE DE COMMYNES (1445-1511)
LES BRIÇONNET (FIN XVe SIÈCLE)
LOUISE DE SAVOIE (1476-1531)
JEAN DE LORRAINE (1498-1550)
ANTOINE DUPRAT (1463-1535)
JEAN BODIN (1529-1596)
LES CHÂTILLON (XVe-XVIIe SIÈCLES)
CARDIN LE BRET (1558-1655)
PIERRE
Damien Fontvieille, archiviste-paléographe et enseignant à l’Université Bordeaux-Montaigne.
Boris Lesueur, docteur en Histoire et enseignant à l’Université de Nanterre.
Jean Sénié, maître de conférences en Histoire moderne à l’Université de Tours.
La réflexion sur la construction de l’État monarchique a été renouvelée par le projet “État moderne” mené par Jean-Philippe Genêt à partir des années 1990. Pour lui, l’État naît en Europe entre 1280 et 1350 “lorsque, confrontés à des guerres incessantes, les rois et les princes d’Occident ont voulu et pu faire appel à ceux qui résidaient sur leurs terres pour qu’ils contribuent, de leur personne et de leurs biens, à la défense et à la protection de la communauté”. Par la suite, les États suivent des voies différenciées, entre la monarchie absolue en France, l’essor d’une monarchie “tempérée” ou encore des formes de République en Europe [GENêT, 1990]. Sa définition tient en plusieurs points. L’État est une “forme d’organisation sociale, qui, au nom de sa propre légitimité, garantit sa propre sécurité et celle de ses membres – sujets disposant au moins à cette fin d’un contrôle sinon d’un monopole de la justice et d’une force militaire spécifique”. “Sa base matérielle repose sur une fiscalité publique”. Cette fiscalité est acceptée, d’où un nécessaire dialogue avec la société politique à travers des institutions, mais aussi des intermédiaires comme les hôtels princiers, ou encore les rituels et cérémonies qui entourent la liturgie royale. La fiscalité est acceptée “par la société politique”, qui désigne, selon l’auteur, “la société civile” travaillant en étroite collaboration avec l’État et doit se comprendre dans un système hiérarchisé d’ordres sociaux. L’État moderne ne s’entend que “dans une dimension territoriale supérieure à celle de la cité”, car l’État est avant tout une abstraction et l’obéissance à celui-ci se justifie par la construction d’un sentiment national.
Extrait de la recension de l'ouvrage, par Armand Bruthiaux, dans Les Clionautes :
[...]
Une construction qui s’inscrit dans un nécessaire temps long
Cet ouvrage, par la multiplicité de ses entrées et de ses approches, réussit à embrasser l’ensemble de cette question à la fois centrale mais complexe autant du point de vue chronologique, historiographique que notionnel car elle invite à inscrire cette lente construction dans le temps long, à s’interroger sur la nature de l’État monarchique et à nuancer le traditionnel récit de l’absolutisme de l’époque moderne.
Si les auteurs s’appuient notamment sur les travaux du groupe d’historiens réunis par Jean-Philippe Genet sur l’État moderne et sur leur relecture récente, l’ouvrage tente de « définir » et modeler les contours de L’État monarchique. En effet, comme le rappelle le texte de cadrage, l’expression d’État moderne, « pose en effet deux difficultés : celle de la périodisation et, surtout, celle d’une approche implicitement téléologique ». Ici, Damien Fontvieille, Boris Lesueur et Jean Sénié s’attachent donc à expliciter les cycles, les structures et les permanences d’un État monarchique en construction qui a su conserver ses archaïsmes. Les multiples crises qui auraient pu l’emporter (défaites militaires, Fronde, guerres de Religion, …), lui ont en fait permis de s’affirmer et ont conduit à une nouvelle réflexion politique sur la souveraineté ainsi que sur la nécessité d’un pouvoir monarchique fort et centralisé voire « absolutiste ». Si le pouvoir de Louis XIV est à la fois le résultat de cette évolution et une étape nouvelle dans la personnalisation du pouvoir, « le roi ne peut pas tout et il continue de s’appuyer sur des structures de pouvoir traditionnelles (la noblesse, les états provinciaux, les rentiers, les titulaires d’office …) » (p.105).
Les auteurs, inscrivant leur réflexion sur cette affirmation progressive de L’État monarchique dans le temps long, nous invitent à gommer la césure entre histoire médiévale et histoire moderne. Le choix de débuter cette question avec le règne de Charles VI permet au candidat de mieux saisir la capacité du roi à faire accepter son autorité dans cet État monarchique en construction. La guerre de Cent Ans représentant bien sûr un élément de maturation essentiel ! Le choix du temps long oblige aussi les auteurs à s’interroger sur la pérennité des concepts et des réalités : l’État monarchique ne désigne pas la même réalité en 1380 et en 1715. Les conseils de gouvernement de Louis XIV sont très différents de l’ancien conseil du Roi du temps de le féodalité. Ainsi, plusieurs « temps monarchiques » peuvent être distingués, l’on passe d’une monarchie « féodale », à l’une plus « judiciaire » puis « législative » et enfin « administrative ».
Une lecture à plusieurs échelles
La question et l’ouvrage invitent à adopter une lecture multiscalaire. Ainsi, il faut varier les échelles de lecture et de compréhension en passant des villes qui, pour Fernand Braudel, entrent dans une course « ville contre État » (p.425), aux provinces, au royaume mais il faut aussi envisager l’horizon européen (le royaume d »Angleterre durant la Guerre de Cent Ans ou l’empire des Habsbourg sous le règne de Louis XIV) et même mondial avec l’emprise ultramarine de la France dans les colonies. [...]"
Pour lire l'intégralité de la recension, voir le site Les Clionautes.