Théâtres de l'amour et de la mémoire
Par Anne Teulade, Claudine Le Blanc, Paola Ranzini et Enrica Zanin.
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Par Anne Teulade, Claudine Le Blanc, Paola Ranzini et Enrica Zanin
Traitant du programme 2023-2024 de littérature comparée des agrégations interne et externe de Lettres modernes, l’ouvrage propose tous les éléments nécessaires à la réussite du candidat.
Comme tous les Clefs-concours de Littérature comparée, l'ouvrage est structuré en trois parties :
Repères et analyses : le contexte historique et littéraire de chaque œuvre ;
Grandes thématiques : comprendre les enjeux du programme ;
Synthèse : le vrai jeu de la comparée.
Fiche technique
- Référence
- 460832
- ISBN
- 9782350308326
- Hauteur :
- 17,8 cm
- Largeur :
- 12 cm
- Nombre de pages :
- 336
- Reliure :
- broché
Introduction 15
REPÈRES ET ANALYSES
Kalidasa,
Shakuntala au signe de reconnaissance
Repères 21
Un nom d’auteur 21
La littérature sanskrite 23
Le théâtre de l’Inde ancienne 24
• Une tradition ancienne découverte tardivement par l’Europe 24
• Poétique du théâtre de l’Inde ancienne 26
• Le nataka 30
L’œuvre dramatique de Kalidasa 32
Analyses 34
Les versions du texte 34
La source épique 35
Le théâtre du dharma 36
L’amour, la mémoire et la séparation 39
Le théâtre du théâtre 40
Tensions et suspensions 42
Shakespeare,
Le Songe d’une nuit d’été
Repères 47
La carrière de Shakespeare 47
La vie théâtrale londonienne 49
• Les lieux de représentation londoniens 50
• L’architecture des théâtres publics 51
• Une scénographie non-illusionniste 52
La comédie sur les scènes élisabéthaine et jacobéenne 52
• Aristote ignoré 53
• Comédie des humeurs et comédie urbaine : des genres satiriques 54
• Shakespeare ou le rire partagé 55
La comédie shakespearienne 56
Le contexte du Songe d’une nuit d’été 58
Analyses 59
Un florilège de sources 59
Trompe-l’œil et anamorphoses : un texte hanté 62
La comédie des métamorphoses 65
• Comédie festive et traversée du “monde vert” 65
• Initiations et mutations 67
Le théâtre des théâtres 70
• Les intrigues d’Obéron et Puck : jeux et enjeux comiques 70
• Les “revels” ou le spectacle de cour 72
• La troupe de clowns : réflexions sur le théâtre commercial 74
• De la poétique à la politique du mirth ? 75
Pirandello,
Comme tu me veux
Repères 77
Le théâtre italien du début du xxe siècle 78
Pirandello novateur 79
De l’Italie à l’Europe et retour.
Pirandello capocomico et le Teatro d’Arte 82
Marta Abba :
la muse et les personnages féminins du dernier Pirandello 84
L’impossibilité du tragique et le dépassement du comique :
l’humorisme 86
Philosophie, cérébralisme, pirandellisme 89
Théâtre dans le théâtre et métathéâtre 90
Analyses 91
Source : un fait divers 91
Comme tu me veux (1930) vs Chacun sa vérité (1917) 93
Structure et résumé de l’intrigue 95
• Acte I 95
• Acte II 96
• Acte III 97
Création et réception 98
Note sur l’édition au programme 101
THÉMATIQUES
L’amour
Shakuntala au signe de reconnaissance : le règne de Kama 105
Le théâtre de l’amour 105
Érotique dramatique et poétique 106
Inconstance et pluralité du désir 107
Le Songe d’une nuit d’été : la déconstruction des topoï 109
Variations ludiques sur les représentations amoureuses topiques 109
Le questionnement des conventions 110
La réfraction comique de l’amour 111
Comme tu me veux : amours sans amour 112
Un triangle amoureux 114
Se donner par amour 114
L’amour de l’art 115
L’illusion
Shakuntala au signe de reconnaissance : le jeu de la Maya 117
La maya 117
Une histoire d’illusion 118
Théâtre et illusion 119
Le Songe d’une nuit d’été : vertus et vanité de l’illusion 121
La vie est-elle un songe ? 121
Valeurs et effets de l’illusion 122
Comme tu me veux : de l’illusion du théâtre à l’illusion du monde 124
L’illusion du théâtre mise à nu 125
Théâtre du monde et théâtre dans le théâtre 126
Tout est illusion 127
L’oubli
Shakuntala au signe de reconnaissance : oubli et égarement 129
L’oubli, les oublis et l’amour 129
Un roi oublieux 130
Égarement 131
Le Songe d’une nuit d’été : Instabilité et défaillances 132
L’oubli, forme exacerbée de l’inconstance 132
Le refoulement généralisé du passé 133
Comme tu me veux et l’amnésie 134
De l’oubli à l’amnésie 134
De l’amnésie à la folie 136
Les espaces
Shakuntala au signe de reconnaissance : des espaces transitionnels 137
Ermitages et cour, monde humain et monde céleste :
dédoublement et synthèse des espaces opposés 137
Confusions, continuités et renversements au sein du dharma 139
Hors-scène, déplacements : visible et invisible 140
Le Songe d’une nuit d’été :
tensions spatiales, axiologiques et sentimentales 141
Des lieux pour dialectiser les relations sociales 141
Des espaces créés par la magie du verbe 142
Le labyrinthe des passions 143
Comme tu me veux : le théâtre de la guerre 144
Deux espaces historiques 144
Une opposition symbolique 145
Les espaces absents 146
Le théâtre 147
La famille
Shakuntala au signe de reconnaissance : une famille à (re)fonder 149
Familles absentes et dysfonctionnelles 149
De la forêt au monde 151
L’acquisition d’un fils 152
Le Songe d’une nuit d’été : l’hymen, résolution du désordre ? 153
La famille : un sujet de comédie 153
Résolutions du conflit générationnel 154
Le mariage 155
Comme tu me veux :
une critique implicite de la famille bourgeoise ? 157
Les signes de reconnaissance
Shakuntala au signe de reconnaissance : glissements du signe 161
Une fausse piste ? 161
Du signe de reconnaissance à l’opérateur de souvenir :
destin d’un objet 162
L’enfant-signe de reconnaissance 163
Le Songe d’une nuit d’été : opacité et vanité des signes 165
Les formes de la reconnaissance dans la tradition théâtrale 165
La défaillance du signe 166
La vanité du signe 168
Comme tu me veux : signes visibles et reconnaissance impossible 169
Le tableau 170
Les yeux 172
Le grain de beauté, la veste, les mots, les souvenirs 172
La seule reconnaissance possible 174
La représentation des femmes
Shakuntala au signe de reconnaissance :
dans la fabrique des stéréotypes 175
Des femmes, la femme 175
Misogynie 177
L’épouse exemplaire 178
Le Songe d’une nuit d’été : la rébellion mise au pas 179
Quatre femmes puissantes ? 179
Maltraitances littéraires 180
Réduites au silence 181
Comme tu me veux : la femme et l’actrice 182
Un répertoire de rôles féminins 182
L’actrice 184
Pirandello féministe ? 184
La métamorphose
Shakuntala au signe de reconnaissance : nature et destin 187
Métamorphose, maturation : devenir femme, devenir père 187
Les non-métamorphoses magiques 188
Shakuntala, ou l’aliénation ? Mal d’amour, mal d’oubli 189
Destin d’acteur 190
Le Songe d’une nuit d’été : fluidité du monde et du sens 191
Un monde en mutation 191
Sous le signe de la lune 192
Défigurations comiques 192
Mythes déplacés 193
Comme tu me veux : du jeu à la métamorphose 195
De Elma à Lucia : la femme perdue devient l’épouse fidèle 195
Imposture ou métamorphose ? 196
SYNTHÈSE
Amour et mémoire : des enjeux situés
L’amour, matière théâtrale 201
Le théâtre sanskrit : l’amour comme sujet et comme rasa 201
Le théâtre de la première modernité :
dramaturgie des passions et codifications de l’amour 205
• L’amour comme ressort dramatique 205
• Les langages amoureux 207
Le drame moderne : couples en crise 209
• Nouvelles formes, nouveaux objets 209
• Crises amoureuses 210
Mémoires mouvantes 211
Une mémoire sans chronologie 211
• La mémoire de l’immémorial 211
• Mémoire et sentiment : dissolution des cadres temporels de l’être 212
Mémoire et production d’images : ordre et désordres de l’âme 214
• Image, mémoire et réminiscence :
matérialisation des processus psychiques 214
• L’ordonnancement de la mémoire : lieux et réminiscence 215
• Mémoire et imagination troublées : où l’on retrouve l’amour 216
Épaisseurs et profondeur de la mémoire 218
• États et mouvements bergsoniens de la mémoire 218
• L’amnésie comme symptôme du traumatisme 220
• La mémoire traversée 221
Mémoire et psyché 221
Dramaturgie de la psyché, dramaturgies de la discontinuité
Intrigues et temporalité déroutées 225
Contemplation du sentiment et sortie du temps 225
• Développement, élancement, fleurissement 225
• L’amour atteint par le souvenir : répétition, célébration et contemplation 226
• Temporalités du retour 227
Bifurcations et épaississement de la temporalité 228
• Un présent hanté par le passé 228
• L’oubli ou la création d’une ligne temporelle nouvelle 229
• Le double sens du présent 230
La femme sans passé, ou la temporalité refusée 230
• Retour au présent 230
• Restaurer la continuité ? 231
• Le passé manipulé ou la mémoire impossible 232
Comment peut-on être oublieux ? 233
Résonances de l’oubli 233
Emblématique de l’oubli 235
Profondeur de l’oubli 237
Désarrois et opacité du “moi” 238
Théâtre de l’expressivité : le sentiment mis en scène 238
• Des consciences sans singularité 239
• Une poétique fragmentaire et spéculaire 240
• L’action supplantée par l’expressivité artistique 242
Plongées dans la forge du moi 242
• De la subjectivation dans l’Europe de la première modernité 242
• Le théâtre du désir et du fantasme 243
• Rémanence du songe 245
L’impersonnage : l’Inconnue ou l’impossible individuation 246
• Oscillations et trompe-l’oeil 246
• Les ambiguïtés du dispositif mimétique 248
• L’avènement du personnage impersonnel 250
Reconnaissance, domination et ordre social
La reconnaissance, question éthique, sociale et politique 253
Procédé poétique et enjeu philosophique 253
Retours à Hegel 255
Usages éthiques, sociaux et politiques 256
absence de reconnaissance et Rapports de domination 258
Désir et violence 259
• Le chasseur et la proie, l’abeille et la fleur 259
• “Je t’ai courtisée avec mon épée…” 262
• Désirs berlinois, désamour italien 264
Femmes-objets 266
• Shakuntala ou le renoncement 266
• Amazones domptées 269
• L’Inconnue, objet des contrats d’autrui 271
L’amour dans le monde 273
Dushyanta garant du dharma et opérateur du trouble 273
Thésée ou la discordance neutralisée 276
Scandales exhibés, scandales dissimulés 278
théâtres du théâtre du monde
L’artifice fictionnel exhibé 283
La construction théâtrale dévoilée 283
La contradiction et le paradoxe fictionnels,
embrayeurs de la déconstruction 286
Un cadre illusionniste entrecoupé de commentaires auctoriaux 288
Mise en abyme du dispositif théâtral 291
Une poétique fictionnalisée 291
La pluralisation des effets métathéâtraux 294
Jeu contre jeu 296
Le monde est-il un théâtre ? 298
Le théâtre comme révélateur du monde 298
Le théâtre comme expérience du possible
et de l’ambiguïté de la présence au monde 300
La société est un théâtre, l’identité une illusion 302
Du moi au monde, et retour 305
Bibliographie
Éditions au programme 307
Références bibliographiques de l’introduction et de la synthèse 307
Textes anciens ou littéraires 307
Études critiques 308
Sur Shakuntala au signe de reconnaissance 312
Éditions et traductions 312
Autres textes anciens (en traduction) 313
Études critiques 314
Sur Le Songe d’une nuit d’été 317
Éditions et traductions 317
Autres textes anciens 317
Études critiques 317
Sur Comme tu me veux 320
Œuvre de Pirandello 320
Études critiques 321
Claudine Le Blanc, ancienne élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, agrégée de Lettres modernes, professeure de littérature comparée à l’Université Sorbonne Nouvelle, est spécialiste des littératures de l’Inde et a rédigé les sections portant sur Kalidasa.
Paola Ranzini, professeure d’études théâtrales à l’Université d’Avignon, spécialiste du théâtre (dramaturgie, esthétique et pratique de la scène)
des xviiie-xxie siècles en Europe, a rédigé la partie “Repères et Analyses” sur Pirandello.
Enrica Zanin, ancienne élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, agrégée de Lettres modernes, maîtresse de conférences à l’Université de Strasbourg, italianiste et spécialiste du théâtre occidental des débuts de la modernité, a rédigé les “Thématiques” sur Pirandello.
La littérature sanskrite dont Kalidasa est un des représentants les plus fameux n’est cependant pas composée en sanskrit exclusivement : en réalité pour une grande part plurilingue, elle use également d’idiomes, les prakrits (ou langues moyen-indiennes), d’origine indo-aryenne comme le sanskrit, qui forment avec celui-ci un savant système linguistique et littéraire. Les prakrits portent le nom de régions de l’Inde, et se présentent comme des langues “naturelles” – c’est un des sens de prakrita, qui signifie aussi “dérivé” –, mais ce sont aussi des langues littéraires qui ont fait l’objet de descriptions grammaticales et que privilégie la poésie lyrique en raison de leur réputation de musicalité [Ollett, 2017]. Le sanskrit, quant à lui, se distingue par son statut : langue des textes sacrés, il est employé dans tout le sous-continent par les élites (brahmanes et kshatriya, ou guerriers), ainsi que le théâtre le donne à voir, et dans des contextes liturgiques, scientifiques et diplomatiques.