David Markson, Wittgenstein's mistress
par Françoise Palleau-Papin.
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Traitant d’un des sujets 2024 pour l’oral de l’agrégation externe d’Anglais, cet ouvrage propose tout ce dont le candidat a besoin pour passer les épreuves.
Comme tous les Clefs-concours de littérature anglophone, l’ouvrage est structuré en quatre parties :
Fiche technique
- Référence
- 460918
- ISBN
- 9782350309187
- Hauteur :
- 17,8 cm
- Largeur :
- 12 cm
- Nombre de pages :
- 176
- Reliure :
- broché
InTRODUCTIOn
REPÈRES
LES ANNÉES 60, 70 ET 80
Contexte
Biographie de David Markson
L’AUTEUR ET LE ROMAN
Le roman dans la carrière de Markson
Genèse du roman. Influences
LE ROMAN
Composition
Enjeux du titre
AnALYSES THÉMATIQUES
UNE ÉCRITURE IDIVOSYNCRATIQUE
Analyse stylistique
Analyse linguistique (premiers éléments)
CE QU’IL RESTE DE NATURE
Les animaux
Les végétaux
L’ère post-anthropocène : boire l’eau des fleuves
Le corps du personnage
BRÛLER CE QU’IL RESTE DE CULTURE
LE CLINAMEN
UN RÉCIT SUBALTERNE
Femmes de l’ombre
La litanie des “pauvres”
Hommage aux courageuses
Une transmission du malheur
Un roman thérapeutique ?
UNE ŒUVRE PROTO-HYPERTEXTUELLE?
Citations, fenêtres
Un dispositif énigmatique
Collage : un auto-portrait en miroir
Les “connexions” anachroniques
Métanarration : vers une nouvelle langue ?
SYnTHÈSE ET PERSPECTIVES
CONVERGENCE ET POSTÉRITÉ : CAROLE MASO ET MAGGIE NELSON
LE SILENCE DE WITTGENSTEIN
L’INTERSUBJECTIVITÉ D’UNE VOIX PLURIELLE
UNE LITTÉRATURE ENGAGÉE ?
AnnEXE : CHROnOLOGIE BIOGRAPHIQUE
OUTILS
ERRATA
BIBLIOGRAPHIE
Texte du roman
Autres ouvrages ou textes de David Markson
Biographie
Études critiques sur David Markson
Philosophie
Autres ouvrages et articles de référence
Françoise Palleau-Papin est agrégée d’anglais, ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Fontenay-Saint-Cloud et professeur de littérature de langue anglaise à l’université Sorbonne Paris Nord, dont elle dirige l’unité de recherche Pléiade (https://pleiade.univ-paris13.fr/). Elle est l’auteur d’une monographie sur David Markson (ENS-Éditions, 2007, traduction en anglais: Dalkey Archive, 2011), d’un ouvrage sur My Ántonia, de Willa Cather (Atlande, 2016), et d’un sur Carpentaria, d’Alexis Wright (Atlande, 2021). Elle a dirigé une étude critique d’un roman de William T. Vollmann (Presses Sorbonne Nouvelle, 2009, traduction en anglais : Peter Lang, 2016).
L’ère post-anthropocène : boire l’eau des fleuves
Mélancolique, évoquant souvent son sentiment de dépression sans pouvoir s’en extraire, la narratrice semble souffrir de solastalgie, la “détresse psychique et existentielle liée aux changements environnementaux”, selon le néologisme élaboré par le chercheur australien Glenn Albrecht. La poète Deborah Poe a fait entrer ce terme dans le dictionnaire de l’anthropocène, Counter Desacration. A Glossary for Writing within the Anthropocene, et elle y reprend le mot-valise formé des termes latins solacium (consolation) et algia (douleur) pour expliquer ce qu’elle appelle un mal bien particulier, ou “distinctive kind of homesickness” : “the unhappiness of people whose landscapes were being transformed by forces beyond their control” [RUSSO et REED, 2018, p. 65]. Ce néologisme associe deux mots contradictoires, l’un évoquant la peine, l’autre la consolation, pour dire la douleur et la recherche de consolation quand on ne maîtrise pas ce qu’on sait funeste. Dans un contexte de douleur, ici celui d’anéantissement planétaire de toute civilisation, la recherche de consolation est sans doute celle de la narratrice, rendue possible par l’écriture, qui lui permet de revenir sur son expérience de la solitude et sur son appré- hension de ce qu’il reste de nature autour d’elle. Elle écrit à la fois pour signifier son désarroi dans le changement environnemental qui est le sien, et pour témoigner de sa survie, au cours de laquelle elle connaît de rares moments de consolation dans la beauté de la nature. Son changement d’environnement n’est pas présenté avec précision comme dans une litté- rature dystopique qui se pencherait sur les conséquences du réchauffement climatique (dont la prise de conscience générale reste récente pour le plus grand nombre), mais comme un cataclysme inexpliqué qui aurait anéanti les civilisations humaines et le règne animal. Le balancement contradictoire entre la dépression, liée au deuil inachevé de son fils et à son manque de contact humain, d’une part, et le bonheur de contempler la nature, de l’autre, s’exprime par l’alternance de propositions telles que, dans le premier cas: “To tell the truth, I am still feeling a touch of that same depression, as well.” (p. 94) et, dans le second, un passage où la seule explication digne d’être fournie serait d’écrire, et d’écrire en mesurant la beauté du monde à la floraison du lilas, puisque rien ne mériterait d’autre glose que celle-ci : “Except to perhaps note that everything is still all lilac” (p. 111). L’alternative entre dépression et lilas ne l’aident pourtant pas à sortir de son solipsisme.