Fabliaux du Moyen Âge
par Nicolas Garnier et Yoan Boudes
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Traitant de la littérature médiévale au programme des agrégations 2024 externes et internes de Lettres classiques, de Lettres modernes, de Grammaire et Spéciale mais aussi au programme 2024 et 2025 du CAPES et de CAFEP, l’ouvrage propose tous les éléments nécessaires à la réussite du candidat.
Comme tous les Clefs-concours de Lettres modernes, l’ouvrage est structuré en quatre parties :
Fiche technique
- Référence
- 460900
- ISBN
- 9782350309002
- Hauteur :
- 17,8 cm
- Largeur :
- 12 cm
- Nombre de pages :
- 328
INTRODUCTION
REPÈRES
LA FRANCE DU NORD ET SA LITTÉRATURE AU XIIIe SIÈCLE
L’ÉMERGENCE ÉCONOMIQUE ET POLITIQUE DES VILLES
L’APPARITION DE NOUVEAUX GENRES ET THÈMES
LES REALIA AU XIIIe SIÈCLE
Les catégories sociales
L’organisation du foyer
LE GENRE DES FABLIAUX
LE MOT “FABLIAU”
LES AUTEURS
Les anonymes... .
... et les célèbres !
QUELS PUBLICS? ENJEUX DE PRODUCTION ET DE RÉCEPTION DES FABLIAUX
FABLIAUX ET LITTÉRATURE À RIRE, UN LIEN INTRINSÈQUE
Un genre parodique ?
Un genre carnavalesque ?
Un genre satirique ?
LES FABLIAUX : ESSAI DE DÉFINITION GÉNÉRIQUE
PROBLÉMATIQUES
RACONTER AU MOYEN ÂGE : L’ART DU RÉCIT DANS LES FABLIAUX
FABLIAUX ET BRIÈVETÉ
Une action simple et efficace
Des personnages types
STRUCTURES ET DYNAMIQUES DU RÉCIT
Initier le récit
Et le conclure !
LES FABLIAUX, GENRE DIDACTIQUE ?
Une structure de fable ?
Moralité inadéquate et conte amoral
FABLIAU ET RUSE, UN LIEN INTRINSÈQUE
Que le/la plus rusé(e) gagne !
L’arroseur arrosé : dynamiques de la contre-ruse
LA PAROLE DANS LES FABLIAUX
Un genre théâtral : discours direct et récits
Langage et jeux de mots
Parole trompeuse ou parole défaillante?
TEMPS ET ESPACE DANS LES FABLIAUX
UN CHRONOTOPE HOMOGÈNE
Un cadre resserré: la France du Nord du XIIIe siècle
Temps présent et illusion référentielle
L’INTÉRIEUR ET L’EXTÉRIEUR : UNE DIALECTIQUE STRUCTURANTE
Le jeu des entrées et des sorties dans les fabliaux
L’air de la ville fait rire: l’espace urbain
TEMPS ET TEMPORALITÉ
Vienne la nuit, sonne l’heure: nuit et jour dans les fabliaux
La temporalité des fabliaux: ordre et durée
LES RAPPORTS SOCIAUX DANS LES FABLIAUX
UNE LITTÉRATURE ANTICLÉRICALE ?
“Avares, cupides, orgueilleux, débauchés” : les religieux dans les fabliaux
Une littérature “matérialiste” ?
RICHES ET PAUVRES : L’ARGENT, UNE QUESTION ESSENTIELLE
Un monde dominé par l’argent
Figures du paria
La revanche des dominé(e)s?
SCÈNES DE LA VIE CONJUGALE : LA RELATION HOMMES/FEMMES DANS LES FABLIAUX
“Ciel, mon mari !” : l’adultère, schéma comique universel
La guerre des sexes
À LA VIE, À LA MORT : LA DIALECTIQUE ENTRE ÉROS ET THANATOS
SEXUALITÉ, ÉROTISME ET OBSCÉNITÉ
Une sexualité débridée ?
Les mots et la chose
COUPS ET BLESSURES : LA VIOLENCE DES FABLIAUX
Typologie de la violence
Violence et comique
LA MORT: ENJEUX NARRATIFS ET ANTHROPOLOGIQUES
La mort: une source de tension narrative
Rire de la mort ou malgré la mort ?
LE TRAVAIL DU TEXTE
LES ÉPREUVES LITTÉRAIRES DU CONCOURS
CONSEILS GÉNÉRAUX
Lire et relire les Fabliaux
Comprendre les Fabliaux
Citer les Fabliaux
SE PRÉPARER ET CERNER LES ATTENTES
À l’écrit : la dissertation
À l’oral : la leçon ou l’étude littéraire
L’explication de texte à l’oral de l’agrégation de Lettres classiques
L’ÉPREUVE DE LANGUE MÉDIÉVALE
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Une épreuve et cinq exercices
Une épreuve et trois fabliaux
TRADUCTION
Enjeux et attentes
Méthode et dangers
Se préparer à traduire les Fabliaux
PHONÉTIQUE HISTORIQUE
L’évolution complète d’un mot : du latin au français moderne
Liste indicative pour travailler de manière progressive
Aborder les graphies
MORPHOLOGIE
Les substantifs : remarques générales
Les substantifs masculins
Les substantifs féminins
Les adjectifs qualificatifs
Les articles
Les démonstratifs
Les pronoms personnels
Les possessifs
Morphologie verbale
Le présent du subjonctif
L’impératif présent
L’imparfait de l’indicatif
Le passé simple
Le futur I et le futur II
Le subjonctif imparfait
SYNTAXE
L’exercice de syntaxe
La construction du complément du nom
Les formes en -ant
L’emploi des démonstratifs
La négation
VOCABULAIRE
Enjeux et préparation de l’étude du vocabulaire
Organisation de la réponse
Listes indicatives : quelques champs sémantiques pour aborder l’épreuve
BIBLIOGRAPHIE
Nicolas Garnier est docteur en Études médiévales et professeur agrégé de Lettres modernes.
Yoan Boudes est agrégé de Lettres modernes, il enseigne à l’Université de Picardie Jules Vernes.
Violence et comique
La question se pose de savoir comment les fabliaux font pour que leur violence, loin de choquer le lectorat, apparaisse comme un ressort comique. Pour Philippe Ménard, la violence n’empêche pas le rire, au sens où elle apparaît souvent comme une punition venant s’abattre sur un personnage qui l’a méritée par ses actes [MÉNARD, 1983, p. 203]. Ainsi, lorsqu’Estormi nous précise avec force détails que “li sans et la cervele en vole” (p. 262, v. 185) lors du guet-apens qui attend le premier prêtre, le lectorat n’est pas supposé être heurté car le personnage, à cause de son attitude déplorable, est puni par cet excès de violence. En justi- fiant celle-ci, le texte permettrait de ne pas ressentir d’empathie pour le personnage: dès lors, cette brutalité peut apparaître comique. Néanmoins, comme le remarque Yves Roguet, le dernier prêtre tué est parfaitement innocent, la violence n’est donc pas toujours une sanction morale [ROGUET, 1994, p. 464].
Pour ce dernier, si la disqualification morale des victimes de la violence permet d’atténuer la portée de la violence, d’autres procédés sont également mobilisés. Reprenant le principe de Bergson selon lequel le rire est du “mécanique plaqué sur du vivant”, Yves Roguet remarque que plusieurs procédés permettent une forme de mécanisation [Ibid., p. 459-460]. Ainsi, la reprise sérielle de la violence rend néces- sairement celle-ci mécanique et permet un comique de répétition. C’est le cas de la Male Honte, où les trois bastonnades successives du vilain créent bien ce type d’effet. La violence n’apparaît que comme un phénomène mécanique et répétitif. Elle crée même une sorte de suspense, puisqu’on se demande à chaque intervention du vilain si cela entraînera bien une bastonnade.