Le bonheur (à paraître)
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Le bonheur

19,00 €
TTC

Par Denis Collin, Julien Jimenez et Bernard Piettre.

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Tout ce dont le candidat a besoin pour le sujet 2022 de dissertation de l'agrégation interne de Philosophie. Comme tous les Clefs-concours, l'ouvrage est structuré autour des notions et thèmes qui composent le sujet.

Fiche technique

Référence
460747
ISBN
9782350307473
Hauteur :
17,8 cm
Largeur :
12 cm
Nombre de pages :
240
Reliure :
broché

INTRODUCTION GÉNÉRALE

 

VIVRE HEUREUX

 

UNE VIE HEUREUSE À LÉPREUVE DE NOTRE RAPPORT À LA MORT

ET DE NOTRE RAPPORT À AUTRUI

Quête de sens et bonheur

Un idéal de vie peut-il aller à l’encontre de la vie ?

Bonheur et lutte pour la reconnaissance

Le bonheur et l’amour-propre

LA JUSTICE ET LAMOUR,

CONDITIONS APPARENTES DUNE VIE HEUREUSE

La justice, une condition du bonheur

L’amour, une ouverture au bonheur

L’idéal d’une société parfaitement juste, une condition ou un ennemi du bonheur ?

Des obstacles au bonheur insurmontables, du fait de la condition humaine (Pascal)

UNE VIE HEUREUSE DANS LES CONDITIONS DE LA VIE

Du plaisir au bonheur

Être heureux, est-ce vivre au présent ?

L’action et la création, sources de plaisir et de bonheur (Aristote)

Une conception raisonnable de la justice et de l’amitié permettant le bonheur 

Bonheur dans la vie contemplative et bonheur dans la vie active

CONCLUSION

L’IDÉE DE BONHEUR

 

 LA COHÉRENCE DE LA CONCEPTION UTILITARISTE DU BONHEUR

Le bonheur contre le Souverain Bien

Le bonheur, une économie des plaisirs

Le bonheur comme fin suprême

Conclusion

KANT ET LA CRITIQUE DE LIDÉE DE BONHEUR

Le bonheur, un idéal de l’imagination

Le bonheur, une fin contradictoire

Bonheur et Souverain Bien

Conclusion

FINALITÉ ET ACTIVITÉ : LE BONHEUR SELON ARISTOTE

La “tâche” d’être heureux

Le bonheur n’est pas un état mais une activité

Le bonheur est-il une fin humaine ?

Le bonheur comme achèvement d’une vie

Conclusion

L’IDÉE DE BONHEUR COMME NON-SENS : AUTOUR DE WITTGENSTEIN

Le bonheur est-il un état d’esprit ?

Le bonheur, une fin paradoxale

 

BONHEUR ET POLITIQUE

 

UNE VIE HEUREUSE GUIDÉE PAR DES CHOIX RAISONNÉS

Le lieu de la vie heureuse

L’apprentissage des vertus 

Suivre la nature des choses

L’ESSENCE DE LA RÉPUBLIQUE

La recherche du meilleur gouvernement

Le bon gouvernement

De la cité de Dieu à la souveraineté humaine

Du thomisme à l’humanisme

Dante, la monarchie universelle et l’humanisme civique

“Le défenseur de la paix” et la théorie républicaine de Marsile

LE DROIT À LA POURSUITE DU BONHEUR

De l’humanisme civique à la politique moderne

Le droit au bonheur

Ambivalence du bonheur des Modernes

LA RECHERCHE DU BONHEUR AU PLURIEL

La diversité des perspectives de vie

Coexistence des conceptions du bien

Le bonheur et le bien-être

L’État du bien-être

Le retour au républicanisme

L’ESPRIT DE LUTOPIE

Le mythe du progrès

Les grands classiques de l’utopie

L’utopie scientifique

Dystopies contre utopies

Un bonheur insoutenable

LE MALHEUR DÊTRE GOUVERNÉ

Anthropologie et anarchisme

La racine du mal

Le plus froid des monstres froids

COMPOSER AVEC LE MAL

POUR CONCLURE

BIBLIOGRAPHIE

Denis Collin, agrégé de philosophie et ancien professeur en classes préparatoires, est l’auteur de nombreux ouvrages de philosophie consacrés principalement à la philosophie morale et politique et à la philosophie des sciences. Il a publié une Éloge de la dialectique aux éditions Bréal. Dans le présent volume, il a rédigé la partie “Bonheur et politique”.

Julien Jimenez, agrégé de philosophie et professeur en classes préparatoires, est notamment l'auteur d'un commentaire de la Conférence sur l'éthique de L. Wittgenstein aux éditions Gallimard. Dans le présent volume, il a rédigé la partie “L’idée de bonheur”.

Bernard Piettre, docteur en philosophie, a enseigné en terminale et en classes préparatoires. Il a été directeur de programme au Collège international de philosophie et il est l’auteur de traductions et de présentations de plusieurs dialogues de Platon. Dans le présent volume, il a rédigé la partie “Vivre heureux”.

"La vie est commune aux plantes, aux animaux et aux humains – l’homme étant un animal parmi d’autres. La vie est un fait, le bonheur une qualité que l’on attribue éventuellement à une vie, une valeur qu’on accorde à la vie : il vaut mieux vivre heureux que vivre malheureux.

Mais la notion de valeur a un sens généralement moral, ou bien un sens esthétique, en référence à des normes admises. On doit bien vivre. On doit agir correctement, honnêtement, avec justice, on doit si possible faire de sa vie une belle vie. Mais on ne doit pas être heureux, on l’est ou on ne l’est pas, on parvient à l’être ou on ne parvient pas à l’être. Autant on peut exiger de quelqu’un qu’il se comporte dignement, et conformément à des normes morales – dont on n’a pas à discuter ici du bien-fondé – autant on ne peut exiger de quelqu’un qu’il soit heureux ; on ne peut que souhaiter qu’il le soit ou le devienne.

On dit à son enfant : sois courageux, sois honnête, sois respectueux des autres et de toi-même ; on ne lui dit pas : sois heureux, sauf quand on lui rappelle qu’il doit surmonter ses souffrances ou ses frustrations, ce qui revient à un commandement moral. On espère favoriser son bonheur par les soins qu’on lui donne et le souci qu’on a de sa conduite, et on pense spontanément qu’une bonne éducation, et qu’un minimum de moralité contribuent à son bonheur. On doit espérer soi-même pouvoir être courageux, honnête, et digne ; on espère être heureux. Cette espérance ne relève pas du devoir ou d’un droit, elle existe de fait. Comme si elle était inhérente à la vie elle-même. Vivre, ce n’est peut- être pas vivre heureux, mais c’est, au moins pour un humain, espérer vivre heureux.

Kant a bien mis en évidence cette dualité entre le fait moral – le fait chez tout être raisonnable de la conscience d’obligations morales, de ce qui doit être – et le fait de la quête du bonheur inhérente à la condition humaine, d’une quête qui est nécessairement. On ne peut pas ne pas souhaiter être heureux, on peut ne pas accomplir son devoir. La poursuite du bonheur nous situe du côté de la nécessité alors que la conscience de son devoir et la possibilité (ou non) de l’accomplir nous situent du côté de la liberté. Ses devoirs moraux doivent impérativement et inconditionnellement être remplis, même si rien n’est plus difficile que de faire son devoir quand celui-ci se heurte à toute sorte d’intérêts qui rentrent précisément dans notre quête spontanée du bonheur. En revanche, l’effort que l’on peut faire pour être heureux n’est pas nécessairement récompensé."