89 phrases pour comprendre la Révolution de 89
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89 phrases pour comprendre la Révolution de 89

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par Jean-Marc Schiappa.

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Formules, maximes et bons mots révolutionnaires.

Jean-Marc Schiappa réunit ici 89 phrases culte à propos de la Révolution, convoquant aussi bien les acteurs de l’époque tels que Robespierre, Saint-Just, Danton, Marat, Mirabeau, l’abbé Grégoire, Olympe de Gouges ou Bonaparte que ceux dont le jugement sur la Révolution a marqué (Chateaubriand, Clemenceau) ou que les idées de 89 ont influencés comme Beaumarchais ou Kant.

Chacune des 89 phrases commentées constitue l’élément d’un puzzle dont se dégage la cohérence : une vision explicative de la Révolution comme un mouvement dans lequel, en résonance avec les débats d’idées, le peuple joue un rôle finalement central.

Fiche technique

Référence
460657
ISBN
9782350306575
Hauteur :
17,8 cm
Largeur :
12 cm
Nombre de pages :
228
Reliure :
broché
Format :
poche

SOMMAIRE

Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17

I – “La Révolution française est un bloc.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

II – “Par la grâce de Dieu, roi de France.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27

III – “Ce sont nos trois ordres ou États généraux de France, le clergé, la noblesse et le tiers état.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29

IV – “L’État, c’est moi.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33

V – “La dixième partie du peuple est réduite à la mendicité.” . . . .37

VI – “Ce bourgeois ignorant, nous vaut mieux, comme vous voyez, que le grand seigneur éclairé qui nous a introduits ici.” . . . . . . . .39

VII – “Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .41

VIII – “Le mur murant Paris rend Paris murmurant.” . . . . . . . . . .43

IX – “Qu’est-ce que le tiers état ? Tout.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47

X – “Les députés aux prochains États généraux seront au moins au nombre de mille.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49

XI – “Mort aux aristocrates !” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51

XII – “M. Necker a parlé plus de trois heures.” . . . . . . . . . . . . . . .53

XIII – “Ne jamais se séparer […] jusqu’à ce que la Constitution fût établie.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .55

XIV – “Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes !” . . . . . . .57

XV – “C’est une révolte ?” — “Non sire, ce n’est pas une révolte, c’est une révolution.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59

XVI – “14 juillet, rien.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .61

XVII – “Les maîtres, au lieu de nous policer, nous ont rendus barbares, parce qu’ils le sont eux-mêmes.” . . . . . . . . . . . . . . . . . .63

XVIII – “Bien des châteaux ont été brûlés, d’autres pillés, les seigneurs traqués comme des bêtes sauvages.” . . . . . . . . . . . .65

XIX – “Désormais l’égalité politique repose sur des bases indestructibles.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67

XX – “Le chef de tout corps municipal portera le nom de maire.” .69

XXI – “Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .71

XXII – “S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche.” . . .73

XXIII – “Nous ramenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .75

XXIV – “La personne du roi est inviolable et sacrée ; son seul titre est roi des Français.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .77

XXV – “Monsieur veto avait promis.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .79

XXVI – “Nos propriétés garantissent les vôtres.” . . . . . . . . . . . . .81

XXVII – “Pour faire sentir toute l’absurdité de ce décret, il suffit de dire que J. J. Rousseau, Corneille, Mably n’auraient pas été éligibles.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .83

XXVIII – “Je demande une division qui ne paraisse pas, en quelque sorte, une trop grande nouveauté.” . . . . . . . . . . . . . .85

XXIX – “Nous n’avons pu Nous empêcher de frémir à la lecture de ce décret.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .87

XXX – “Français et Citoyens du même empire, nous renonçons à tous nos privilèges locaux et particuliers.” . . . . . . . . . . . . . . . . .89

XXXI – “Dans un État bien ordonné, la liberté de la presse doit être illimitée pour les écrivains qui surveillent les fonctionnaires publics.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .91

XXXII – “Une Société Patriotique est une école où l’on s’instruit dans la science d’un gouvernement libre.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . .93

XXXIII – “Le roi s’enfuit !” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .95

XXXIV – “Quiconque applaudira le roi sera bastonné, quiconque l’insultera sera pendu.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .97

XXXV – “Est-ce dans les mots de république ou de monarchie que réside la solution du grand problème social ?” . . . . . . . . . . . .99

XXXVI – “À bas le drapeau rouge !” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .101  

XXXVII – “Que nous reste-t-il à faire ? Reprendre nos armes ou nos chaînes.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .103

XXXVIII – “La guerre est actuellement un bienfait national.” . .105

XXXIX – “Les peuples n’aiment pas les missionnaires armés.” .107

XL – “Mon Dieu, guidez-nous, protégez-nous, nous régnons trop jeunes !” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .109

XLI – “La femme a le droit de monter à l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune.” . . . . . . . . . . . . . .111

XLII – “Allons enfants de la patrie” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .113

XLIII – “La patrie est en danger.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .115

XLIV – “La ville de Paris et tous ses habitans sans distinction seront tenus de se soumettre sur-le-champ et sans délai au roi.” . .117

XLV – “De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .121

XLVI – “Hier fut un jour sur lequel il faut peut-être jeter un voile.” 123

XLVII – “La monarchie est abolie en France.” . . . . . . . . . . . . . . .125

XLVIII – “Vive la Nation !” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .127

XLIX – “Donnez un verre de sang à ce cannibale : il a soif !” . .129

L – “La République est une et indivisible.” . . . . . . . . . . . . . . . . . .131

LI – “Voulez-vous une Révolution sans révolution ?” . . . . . . . . .133

LII – “Je cherche parmi vous des juges, et je ne vois ici que des accusateurs !” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .135

LIII – “Vos propriétés sont menacées et vous fermez les yeux sur le danger.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .137

LIV – “La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d’exister ; toutes les autres sont subordonnées à celle-là.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .139

LV – “Au nom du Comité de salut public…” . . . . . . . . . . . . . . . .141

LVI – “Donner à un territoire de vingt-sept mille lieues carrées, habité par vingt-cinq millions d’individus, une constitution qui, fondée uniquement sur les principes de la raison et de la justice, assure aux citoyens la plus entière jouissance de leurs droits.” . . .143

LVII – “Canonniers ! À vos pièces !” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .145

LVIII – “Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.” . . . .149

LIX – “La liberté n’est qu’un vain fantôme quand une classe d’hommes peut affamer l’autre impunément.” . . . . . . . . . . . . . .151

LX – “La République n’est plus qu’une grande ville assiégée.” . .153

LXI – “La patrie, foutre, les négocians n’en ont point.” . . . . . . . . .155

LXII – “Un sans-culotte est un homme libre, un patriote par excellence.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .159

LXIII – “Guerre aux châteaux. Paix aux chaumières.” . . . . . . . . .161

LXIV – “Le gouvernement sera révolutionnaire jusqu’à la paix.” .163

LXV – “Fugitifs de France, où était le peuple pour qui nous voulions rétablir les monuments de Saint-Louis ?” . . . . . . . . . . . . . . . . . .165

LXVI – “Si je recule, tuez-moi ; si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .167

LXVII – “Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple.” 169

LXVIII – “La mesure exacte des degrés de la terre devant fournir la nouvelle mesure, qui, sous le nom de ‘mètre’ sera la dix millionième partie du quart de la terre.” . . . . . . . . . . . . .171

LXIX – “Chez un peuple libre, la langue doit être une et la même pour tous.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .173

LXX – “Périssent les colonies.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .175

LXXI – “Les têtes tombaient comme des ardoises.” . . . . . . . . . .177

LXXII – “La République n’a pas besoin de savants.” . . . . . . . . . .179

LXXIII – “La victoire en chantant, Nous ouvre la barrière, La Liberté guide nos pas.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .181

LXXIV – “La mort est un sommeil éternel.” . . . . . . . . . . . . . . . .183

LXXV – “Les malheureux sont les puissants de la terre.” . . . . . .185

LXXVI – “On crut que Robespierre allait fermer l’abîme de la Révolution.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .187

LXXVII – “Si nous battions en retraite, le ballon ne serait pas là.” .189

LXXVIII – “La Révolution est glacée.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .191

LXXIX – “Demain de Robespierre ou de moi-même l’un des deux montera sur l’échafaud.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .193

LXXX – “La République est perdue ! Les brigands triomphent.” .195 LXXXI – “Ils ne nous échapperont pas.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . .199

LXXXII – “Du pain et la Constitution de 1793 !” . . . . . . . . . . . .201

LXXXIII – “Nous devons être gouvernés par les meilleurs.” . . .203

LXXXIV – “Le général Buonaparte sera employé dans l’armée de l’Intérieur sous les ordres du représentant du peuple Barras.” 205

LXXXV – “Supprimer la propriété particulière.” . . . . . . . . . . . . .207

LXXXVI – “La Révolution […] a dépassé son terme en attaquant la propriété.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .209

LXXXVII – “Je me vis dans l’Histoire.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .211

LXXXVIII – “Nous tenons la place, il faut y faire une fortune immense.” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .213

LXXXIX – “Foutez-moi tout le monde dehors !” . . . . . . . . . . . .215

Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .217

Jean-Marc Schiappa est historien et président de l’IRELP (Institut de Recherches et Études de la Libre Pensée). Il est spécialiste de la Révolution française et notamment de Gracchus Babeuf. Il a récemment publié La Révolution expliquée à Marianne (François Bourin, 2019), La Révolution française, 1789-1799 (Flammarion, rééd. 2019), Les communistes sous le Directoire (Delga, 2020) et La France en grève (Flammarion, 2020).

LXIII – “Guerre aux châteaux. Paix aux chaumières.” Nicolas de Chamfort, décembre 1792

          La formule du moralisateur Chamfort “Guerre aux châteaux. Paix aux chaumières.” devient le mot d’ordre de la Révolution et fait l’objet à la Convention nationale, le 15 décembre 1792, d’un décret sur l’administration révolutionnaire française des pays conquis, abolissant les privilèges et droits féodaux.

          La chute de la monarchie fait disparaître la noblesse déjà très critiquée pour son rôle dans la désorganisation de l’armée. En effet, les officiers en majorité nobles avaient émigré en masse. À l’été 1792, plus de 70 % des officiers issus de la noblesse ont quitté cette armée en voie de dislocation.

          La Convention met en place un nouveau système de recrutement militaire en deux volets. D’une part, elle organise la levée de 300 000 hommes, puis, en août 1793, la “levée en masse”, c’est-à-dire la mobilisation générale du peuple en armes. Mais ces nouvelles recrues ne suffisent pas. On initie également l’amalgame (c’est le nom de cette pratique) ; on crée de nouvelles unités à partir d’un bataillon de ligne composé de soldats professionnels et de deux bataillons de volontaires ; le même système existe au niveau de la compagnie.

          La formation politique du soldat n’est pas non plus négligée : exercice de la citoyenneté par le droit de vote même sous l’uniforme, chants, théâtre et journaux des armées expliquant entre autre les buts d’une guerre destinée à libérer les peuples.

          L’armée peut également compter sur du matériel efficace (canons Gribeauval, très mobiles et donc adaptés à la stratégie nouvelle).

          Elle utilise une nouvelle stratégie et remplace l’attaque en ligne par l’attaque en colonne ; la supériorité de l’attaque en colonne sur l’attaque frontale est réelle ; de plus, elle met l’accent sur l’enthousiasme de la charge. La Révolution est partout.

          Les généraux sont sous surveillance, surtout après les trahisons de Dumouriez et de La Fayette, mais encouragés. La promotion de jeunes officiers (Davout, Brune, Murat, Kléber, Marceau, Hoche, Jourdan, etc.) valorise ce rajeunissement. “Représentants en mission” et “représentants aux armées” sont là pour affirmer la prééminence du pouvoir civil et illustrer l’unité de la République menacée. Ils payent d’exemples: à la prise de Saumur par les Vendéens, le Conventionnel Bourbotte voit son cheval être tué sous lui ; entouré d’ennemis, il se défend seul et tue plusieurs hommes ; le futur général Marceau arrive à temps et parvient à le délivrer. Le Conventionnel Chasles est grièvement blessé sur le champ de bataille et doit porter des béquilles toute sa vie. Au printemps 1794, l’arrivée de Saint-Just, délégué aux armées du Nord et du Rhin, est précédée d’une guillotine. En quelques semaines, il trouve de quoi équiper des dizaines de milliers de soldats en armes, chaussures, chevaux…

           Après la chute de Robespierre, il ne s’agit plus ni de la même guerre ni de la même armée. Il faut conquérir et enrichir un régime aux abois, d’où le pillage et les taxes.

Pour en savoir plus

Jean-Paul BERTAUD, La Révolution armée, les soldats citoyens et la Révolution française, Laffont, 1979. 162