La socialisation
Cédric Passard, Thomas Chabert, David Descamps, Agathe Foudi, Romain Gény, Chloé Gobert
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Un ouvrage efficace et complet pour préparer l'épreuve de sociologie de l'agrégation externe de SES pour les années 2020, 2021 et 2022 et celle de l'agrégation interne pour 2021 et 2022.
Fiche technique
- Référence
- 460635
- ISBN
- 9782350306353
- Hauteur :
- 17,8 cm
- Largeur :
- 12 cm
- Nombre de pages :
- 336
- Reliure :
- broché
- Format :
- poche
Introduction 11
Repères
Les approches holistes de la socialisation 23
La socialisation dans la sociologie d’Émile Durkheim 24
L’éducation comme “socialisation méthodique de la jeune génération” 24
Une problématique centrale de l’œuvre de Durkheim 26
Les approches culturalistes de la socialisation 28
La socialisation comme intériorisation
d’une “personnalité de base” de chaque culture 28
La socialisation dans les sociétés modernes : l’optique culturaliste 30
Les approches fonctionnalistes de la socialisation 32
L’approche de la socialisation chez Talcott Parsons 33
Une approche élargie de la socialisation chez Robert K. Merton 35
Les approches relationnelles de la socialisation 39
La conception piagétienne de la socialisation 40
Un individu actif dans le processus de socialisation 40
Le développement mental de l’enfant 41
La perspective piagétienne appliquée à la sociologie politique 42
La socialisation comme “construction sociale de la réalité” 45
L’influence de la psychologie sociale de George H. Mead
et de la phénoménologie sociale d’Alfred Schütz 45
La distinction entre socialisation primaire et socialisation secondaire 47
La socialisation dans la perspective interactionniste 49
Une socialisation forgée quotidiennement dans l’interaction 49
Une perspective antifonctionnaliste 51
La socialisation dans les approches contemporaines 55
La socialisation dans la sociologie de Pierre Bourdieu 55
La socialisation comme incorporation des habitus 56
La socialisation comme vecteur de reproduction sociale 58
De l’habitus de classe à l’habitus individuel 59
Prolongements et critiques de la théorie bourdieusienne :
étudier les dispositions ou les identités ? 62
La sociologie psychologique de Bernard Lahire :
un prolongement critique de la démarche de Bourdieu 63
L’approche “identitaire” de la socialisation 68
THEMES
La socialisation primaire 75
La socialisation familiale 76
Une socialisation puissante assurée par les parents 76
• Un rôle socialisateur croissant 76
• Force et continuité de la transmission familiale 78
• La transmission d’une culture partagée et d’une culture spécifique 79
L’hétérogénéité de la socialisation familiale 83
• Configurations familiales hétérogènes et habitus de classe 84
• Des socialisations parentales hétérogènes 85
• Des configurations multiples source d’une socialisation hétérogène 87
Une socialisation déléguée à des tiers 88
• Une délégation croissante des tâches éducatives ? 89
• Une socialisation sous contrôle 91
La socialisation scolaire 93
La socialisation dans l’école 93
• Contenu formel et contenu réel de la socialisation scolaire 93
• Une diversité de professionnels de la socialisation institutionnelle 96
• Les lieux multiples de la socialisation scolaire 99
• Une socialisation non institutionnelle à l’école 102
La socialisation scolaire hors l’école 104
• La famille comme lieu de socialisation au mode scolaire 104
• Les structures d’accueil préscolaires
comme lieux de socialisation à l’école ? 107
Penser la diversité des articulations entre les socialisations familiale et scolaire 108
• Une diversité qui voit le jour dès la maternelle 108
• Les prérequis de la réussite scolaire 110
• Décalages et continuités 111
• Dyssocialisation et remédiation scolaire 115
Des socialisations complémentaires ou concurrentes ? 117
La socialisation entre pairs 117
• Une ou des socialisations “horizontales” ? 117
• Une socialisation hypernormative ? 121
• Une socialisation sous contrôle sociofamilial 123
La socialisation médiatique 125
• La socialisation médiatique et ses effets 126
• Les contenus de la socialisation médiatique 128
• Les médias au cœur des transformations des socialisations et des pratiques 130
La socialisation de rue 132
• Des socialisations défaillantes 132
• Une socialisation préparée 135
• La socialisation de rue en pratique 138
La socialisation secondaire 143
Au cœur de la socialisation secondaire,
l’apprentissage d’un métier ? 145
Apprendre un métier : à quoi sert la formation initiale ? 146
• Travail, rôle et identité 146
• Apprendre son rôle, mais quel rôle ?
L’exemple de la formation des médecins 147
• D’autres exemples d’apprentissages professionnels 150
• Une grammaire de la socialisation professionnelle ? 154
Carrière, identité professionnelle et socialisation continue 155
• La notion de carrière au sens interactionniste 155
• Carrière professionnelle et socialisation secondaire 156
• La construction de l’identité au travail 158
Au delà du travail, une socialisation secondaire multiple 161
La famille (et l’école) ne socialisent pas que les enfants… 162
• La socialisation conjugale 162
• Apprendre son métier de parent 167
D’autres formes de “carrières” 171
• Les carrières déviantes 171
• Les carrières militantes 173
La socialisation secondaire modifie-t-elle
les dispositions et l’identité ? 177
Quand la socialisation primaire l’emporte 178
• La socialisation professionnelle, entre continuité et blocages 178
• Socialisation conjugale, le retour du refoulé ? 180
Socialisation secondaire et modification des dispositions 181
• L’effet de transformation de la socialisation secondaire 182
• Le cas des transfuges de classe 183
• Émigration et socialisation secondaire 185
Des entreprises de resocialisation systématique 188
• Les effets des institutions totales 188
• Des effets à nuancer 190
• Travail de soi et travail sur soi 191
Des processus de socialisation différenciés
en fonction du milieu social et du genre 195
La socialisation selon le milieu social 196
L’hétérogénéité sociale du processus de socialisation 197
• Des enfances multiples aux différences entre enfants 197
• Des individus fabriqués par les espaces de leur milieu 200
• Des modalités éducatives socialement différenciées 204
• La multiplicité des héritages langagiers 206
• La diversité sociale des héritages culturels 208
L’hétérogénéité des socialisations populaires et bourgeoises 211
• Des socialisations populaires : jeunesse rurale et jeunesse des cités 211
• Silences de pères et modèles socialisateurs en milieu populaire 213
• Fractions de classes et socialisations bourgeoises 216
• Transmettre. Des capitaux pas si semblables 218
La socialisation genrée 220
Universalité et variabilité de la socialisation genrée 220
• Une socialisation genrée universelle 220
• Pluralité des identités de genre 222
• Apprendre les catégories de sexe 223
L’apprentissage social du genre 224
• Féminiser et masculiniser l’enfant : le rôle de la famille 225
• Une socialisation de genre renforcée par d’autres instances de socialisation 228
• Des enfances et des vies modelées par le genre 231
• Un rapport genré au monde social 235
Des socialisations féminines et masculines atypiques 237
• Le poids de la transmission parentale 238
• Caractéristiques de la fratrie et transmissions genrées atypiques 240
Clivages de classe, clivages de genre : regards croisés sur la socialisation 242
Des hypothèses concurrentes 242
• La classe comme “cadre de la socialisation” 242
• La socialisation genrée comme déterminant clef
des trajectoires de pratiques culturelles 244
Comprendre les inégalités scolaires en pensant des socialisations croisées 245
• Saisir des logiques de scolarité 246
• Penser les socialisations croisées dans l’espace de la classe 249
• Socialisation de genre atypique et socialisation de classe 252
Les transformations historiques des processus de socialisation 255
Socialisation et intériorisation
des rôles sociaux dans la première modernité 256
Une dynamique historique de long terme :
le processus de civilisation des mœurs 257
• Sociogenèse et psychogenèse :
les processus de socialisation replacés dans l’histoire 257
• Les origines de la civilisation des mœurs 259
L’affirmation de l’autonomie individuelle dans la société moderne 262
• L’émergence d’une “société d’individus” 262
• Changements sociaux, urbanisation et processus d’individuation 264
• Un individu moderne socialisé au croisement de nombreux cercles sociaux 266
La “dialectique de la socialisation” (R. Aron) dans la société moderne 268
• Les fonctions d’intégration et de régulation de la socialisation 268
• Le “programme institutionnel” (François Dubet) :
socialisation et individuation 269
Socialisation et valorisation de la singularité
dans la seconde modernité 272
Un nouvel âge de l’individualisme 273
• De l’individualisme “générique” à l’individualisme “différencié” 273
• L’affaiblissement du “programme institutionnel” 276
• Le déclin des identités prescrites 278
De nouvelles formes de socialisation 282
• La socialisation comme construction réflexive de l’identité individuelle 282
• Culture du choix et diversification des instances de socialisation 285
• Les transformations des instances traditionnelles de socialisation 287
Déclin du “programme institutionnel”
ou émergence d’un nouvel individualisme institutionnalisé ? 289
• L’individualisation : évolution empirique ou “grand récit” de la société ? 289
• L’institutionnalisation de l’individualisation 291
• Les dérives et pathologies de l’individualisation 293
• D’inégales possibilités de se singulariser 296
OUTILS
Bibliographie 301
Glossaire 325
Index 329
Cédric Passard est agrégé de sciences économiques et sociales et maître de conférences en science politique à Sciences Po Lille. Il codirige la préparation à l’agrégation de sciences économiques et sociales organisée par Sciences Po Lille et l’Université de Lille. Il a dirigé le présent volume dont il a notamment rédigé l’introduction.
Thomas Chabert est professeur agrégé de sciences économiques et sociales au lycée Henri Bergson à Paris et chargé de cours à Sciences Po Lille. Il a rédigé dans le présent volume : Les transformations historiques des processus de socialisation.
David Descamps est professeur agrégé de sciences économiques et sociales au lycée Faidherbe à Lille et doctorant en sociologie au CLERSE. Il est chargé de cours à Sciences Po Lille. Il a corédigé, avec Agathe Foudi, dans le présent volume : La socialisation primaire et Des processus de socialisation différenciés en fonction du milieu social et du genre.
Agathe Foudi est professeure agrégée de sciences économiques et sociales au lycée Faidherbe à Lille et doctorante en sociologie au CLERSE. Elle est chargée de cours à Sciences Po Lille. Elle a corédigé, avec David Descamps, dans le présent volume : La socialisation primaire et Des processus de socialisation différenciés en fonction du milieu social et du genre.
Romain Gény est professeur agrégé de sciences économiques et sociales au lycée Raymond Queneau à Villeneuve-d’Ascq et chargé de cours à Sciences Po Lille. Il a rédigé dans le présent volume : La socialisation secondaire.
Cloé Gobert est PRAG de sciences économiques et sociales à l’université de Lille. Elle a rédigé la partie Repères.
Le cas des “enfants sauvages”, c’est-à-dire des enfants ayant grandi en dehors de la société, semble montrer qu’en l’absence de contact normal avec d’autres, l’individu perd la capacité de développer son potentiel humain. Dans un ouvrage, paru initialement en 1964, consacré à ces enfants sauvages, Lucien Malson [2011] rapporte ainsi le cas du “sauvage de l’Aveyron” au XIXe siècle, auquel François Truffaut consacrera d’ailleurs un film en 1970. Lucien Malson reproduit le mémoire du docteur Jean Itard à qui on avait confié, en 1801, un enfant trouvé dans un bois de l’Aveyron, et qu’il appelle Victor. Quand il est découvert, l’enfant, qui a un peu moins de 10 ans, ne présente aucune des facultés humaines, il ne parle pas, marche à quatre pattes, semble incapable d’attention ou de sensibilité ; il se comporte comme un petit animal. Alors que certains médecins considèrent son déficit comme inné et supposent qu’il a été abandonné à cause de son idiotie, le docteur Itard veut prouver que son retard mental n’est pas naturel, mais est dû à son isolement et qu’il n’a rien de définitif. Durant cinq années, il se consacre à tenter de faire sortir Victor de son état “sauvage”. L’enfant réalise des progrès considérables, même s’il ne parviendra jamais à parler. Si l’interprétation de ce cas et même sa véracité restent encore entourées de controverses, le phénomène des “enfants sauvages” montre que l’individu ne naît pas naturellement social, c’est-à-dire apte à vivre en société. L’individu, s’il est laissé à l’état naturel, ne développe pas la plupart des dispositions humaines comme les aptitudes à la communication et au langage, les facultés de raisonnement ou encore certaines émotions. En somme, bien des actes que l’on croit naturels ou innés, parce que nous les avons profondément intériorisés et parce que nous les réalisons de manière inconsciente, sont en réalité acquis.
Voir le compte-rendu de la revue Lectures, par Carmen Dreysse sur le lien suivant : https://journals.openedition.org/lectures/42921