Sociologie du risque
dirigé par Cédric Passard.
Nicolas Deffontaines, David Descamps, Agathe Foudi, Romain Gény, Amandine Oullion, Vianney Schlegel, Julien Weisbein.
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Tout pour réussir l’épreuve de sociologie de l’agrégation de Sciences économiques et sociales
Fiche technique
- Référence
- 460674
- ISBN
- 9782350306742
- Hauteur :
- 17,8 cm
- Largeur :
- 12 cm
- Nombre de pages :
- 354
- Reliure :
- broché
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17
REPÈRES
L’ACCIDENT : LE TEMPS RASSURANT DU PROBABLE
DES DANGERS SANS FAUTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27
DES DANGERS PROBABLES : LE TEMPS DE LA STATISTIQUE . .29
DES DANGERS SOCIALISÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
DES DANGERS MAÎTRISÉS : LA CONSÉCRATION DE L’ÉTAT PAR LE RISQUE .32
LA LOGIQUE DU CONFINEMENT : LE PETIT MONDE DE LA PRODUCTION DES RISQUES . . . . . . . . . . . . . . . .33
L’ÉMERGENCE DE L’INCERTITUDE
DES SOCIÉTÉS DÉSORMAIS VULNÉRABLES FACE À L’INCERTITUDE . . . . .37
LA SCIENCE CONFINÉE ET SES PROBLÈMES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40
L’ÉTAT FACE AUX INCERTITUDES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42
À LA FOIS MAJEURS, GLOBAUX ET DIFFUS : LES NOUVEAUX DANGERS
LES RISQUES MAJEURS : LE TEMPS DES CATASTROPHES . . . . . . . . . . . . . .48
GLOBAUX OU DIFFUS : DES RISQUES INVISIBLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51
UN NOUVEAU RÉGIME DE VIGILANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52
LA MISE EN POLITIQUE DES RISQUES
FAIRE RENTRER LES SCIENCES EN DÉMOCRATIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58
FAIRE ÉMERGER DE NOUVEAUX COLLECTIFS FACE AUX RISQUES . . . . . . .60
INDIVIDUALISATION DE L’ESPACE SOCIAL OU ORTHOPÉDIE SOCIALE ? . . .64
THÈMES
ATTITUDES ET RAPPORTS INDIVIDUELS AU(X) RISQUE(S)
POURQUOI PRENDRE DES RISQUES ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70
Une pluralité de rapports face au risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70
• Méconnaître le risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
• Dénier le risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
• Reconnaître le risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .76
Choisir une activité risquée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .79
• Justifier l’entrée dans un métier “à risque” . . . . . . . . . 79
• Exclusivité ou enchevêtrement des raisons d’entrée ? 81
• Le risque entrepreneurial : un goût du risque ? . . . . . .82
Comportements à risque et face au risque . . . .84
• Une diversité de motivations individuelles. . . . 84
• Des interprétations sociologiques multiples. . . . 85
• Des motivations socialement variables ? . . . . . . . . . . .88
LA DÉTERMINATION SOCIALE DES COMPORTEMENTS À RISQUE . . . . . . . .90
Les cadres sociospatiaux de l’expérience vécue du risque . . . . . . . .91
• Au quotidien : le cadre de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .91
• Espaces publics, espaces privés :
une fabrication des représentations des risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .92
• La représentation des risques comme construction médiatique . . . . . . . .95
Les pratiques délibérées : entre construction sociobiographique et position sociale des pratiquants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .98
• Le genre des comportements à risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .98
• Jeunesse et risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .101
• Mortalité routière, surmortalité ouvrière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .103
• Espace des sports, espace des risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .106
Normes, rapports sociaux, lien social et solidarités . . . . . . . . . . . .109
• Les conduites alimentaires à risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .109
• Tabagisme et alcoolisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .114
PROTÉGER ET SE PROTÉGER DU RISQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .117
Institutions et gestion individuelle du risque . . . . . . . . . . . . . . . . .118
• Discriminations institutionnelles
et inégalités face aux risques sanitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .118
• Dicter les conduites : pouvoirs publics et normalisation des pratiques en matière de santé . . . .119
• Faire face aux injonctions sanitaires : quelles pratiques et stratégies ? .121
Contrôler les risques professionnels : régulations formelles et informelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .123
• Codifier pour prévenir les risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .123
• Le rôle des régulations collectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .124
RISQUE CRIMINEL ET GESTION DE L’INSÉCURITÉ
LES MUTATIONS DU RISQUE CRIMINEL ET DE L’INSÉCURITÉ . . . . . . . . . .128
La ville et le risque criminel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .128
• La ville comme symbole de sûreté ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .128
• La ville comme territoire du risque criminel ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .130
Quelles évolutions du risque criminel ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .131
• Le crime est normal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .131
• Évolutions récentes des crimes et délits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .133
“Quartiers sensibles”, une image stéréotypée de l’insécurité . . . . .134
• La construction politique et policière des “quartiers sensibles” . . . . . . .134
• La construction médiatique des “quartiers sensibles” . . . . . . . . . . . . . . .136
CRIMINALITÉ ET RISQUE CRIMINEL : QUELLES ATTITUDES INDIVIDUELLES ? . . . . . 138
Risque criminel et sentiment d’insécurité . . . . . .138
• La peur du crime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
• La préoccupation pour le crime . . . . . . . . . 141
• Un modèle général d’explication ? . . . . . .142
Sentiment d’insécurité et adaptation des comportements . . . . . . .144
• Incivilités, insécurité et repli sur soi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .144
• “Peur sexuée” et adaptation des comportements . . . . . . . . . . . . . . . . . . .148
Le sentiment d’insécurité pris dans les mutations du lien social . .150
• Affaiblissement des protections rapprochées et sentiment d’insécurité .150
• Déstabilisation de la société salariale et sentiment d’insécurité . . . . . . .152
QUELLE GESTION DU RISQUE CRIMINEL ET DE L’INSÉCURITÉ ? . 153
Quelles politiques pour contrôler et neutraliser le risque ? . . . 154
• Défense sociale et enfermement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
• De la dangerosité au risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
• Des politiques locales de sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .158
Quels acteurs pour la gestion du risque criminel ? . . . . . . . . . . . . .159
• Les forces de l’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .160
• Des “experts” en sécurité ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .162
LES RISQUES PROFESSIONNELS
LA CONSTRUCTION DES RISQUES PROFESSIONNELS : DU DANGER NATURALISÉ AU RISQUE OBJECTIVÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . .167
D’une approche assurantielle à une problématisation de santé publique : sociohistoire de la notion de risque professionnel . . . .167
• Le tournant de la loi de 1898 sur les accidents du travail : le triomphe du paradigme assurantiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .168
• L’inscription contemporaine de la santé au travail dans le champ de la santé publique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .169
La construction du risque objectivé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .170
• La silicose comme exemple par excellence de la “maladie négociée” . .170
• La science comme productrice de savoir et d’ignorance en matière de connaissance des risques professionnels . . . . . . . . . . . . . . .172
Les risques professionnels objectivés : une limitation juridique et réglementaire de leur reconnaissance .173
• La procédure de reconnaissance des maladies professionnelles : un “dispositif de gouvernement des travailleurs malades” . . . . . . . . . . . .173
• Une reconnaissance inégale des risques professionnels objectivés en fonction des modes de gestion de la main d’œuvre . . . . . . . . . . . . . . .174
L’INCORPORATION DU RISQUE : ATTITUDES ET STRATÉGIES DES ACTEURS FACE AUX RISQUES PROFESSIONNELS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .175
Les mécanismes économiques d’invisibilisation des risques professionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .176
• La “délocalisation de la mort au travail” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .176
• La sous-traitance comme mécanisme de dilution des responsabilités et de transfert du risque vers les individus les plus précaires . . . . . . . . . .177
• Du déni des effets du travail sur la santé aux dénis des solutions : le “fatalisme du pire” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .178
Déni, euphémisation, banalisation : les mécanismes de naturalisation des risques professionnels . . . . .178
• Le rôle ambivalent des collectifs de travail en matière d’objectivation des risques professionnels . . . . . . . . . . . . .179
• Les constructions différenciées des risques en fonction des groupes professionnels : l’exemple du “stress” . . . . . . . .181
L’apprentissage du risque : une socialisation différenciée en fonction du genre et de la classe sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . .182
• Les dispositions genrées face au risque professionnel . . . . . . . . . . . . . .182
• Des socialisations plurielles aux risques professionnels . . . . . . . . . . . . .184
L’OBJECTIVATION SOCIOLOGIQUE DES INÉGALITÉS FACE AUX RISQUES PROFESSIONNELS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .186
La persistance des inégalités sociales face aux risques physiques .186
• La superposition de la hiérarchie des risques et de la hiérarchie sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .187
• La précarité de l’emploi comme catalyseur des inégalités sociales face aux risques professionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .189
L’intensification du travail : un accroissement des risques professionnels . . . . . . . . . . . . . . . .190
• La dégradation des conditions de travail par l’accroissement des “cumuls de contraintes” . . . . . . . . . . . . . . . . . . .190
• Une hausse des risques pour la santé mentale des travailleurs ? . . . . . .192
• L’apparition sur la scène publique des suicides liés au travail . . . . . . . .192
Risques psychosociaux et mobilisation accrue des subjectivités individuelles au travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .194
• Le reflet d’une recomposition des maux du travail . . . . . . . . . . . . . . . . .195
• Les risques psychosociaux, vecteurs d’une psychologisation et d’une dépolitisation de la souffrance psychique au travail . . . . . . . . . .197
RISQUES SOCIAUX ET ÉTAT-PROVIDENCE
L’ÉTAT-PROVIDENCE ET LE RISQUE, OU LA NAISSANCE DE LA “SOCIÉTÉ” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .202
Le risque, au fondement des systèmes de protection sociale . . . . .202
• Risque et assurance sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .202
• Une lecture d’inspiration foucaldienne : le risque et l’assurance comme outils de savoir et de gouvernement . . . .204
Au-delà des risques, la protection sociale au fondement de la cohésion sociale . . . . . . .206
• Avant l’assurance, l’assistance au service de la question sociale . . . . . .207
• Dépasser le paradigme du risque ? L’articulation des formes protectrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .208
ÉTAT, PROTECTION SOCIALE ET TERRITOIRES : FRAGMENTATION ET DIFFÉRENCIATION DES SYSTÈMES DE PRISE EN CHARGE DES RISQUES SOCIAUX . . . . . . . . .212
Territorialisation, étatisation et nationalisation des systèmes de protection sociale . . . . . . . . . . . . . . . 212
Les différents types de réponses aux risques sociaux. . . . . . .214
LES ENJEUX PRÉSENTS ET À VENIR DE LA COUVERTURE DES RISQUES SOCIAUX . . . . . . . . . . .219
Risques sociaux et inégalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . .219
• Les inégalités dans les systèmes beveridgien et bismarckien . . . . . . 219
• Les systèmes de protection sociale réduisent-ils ou reproduisent-ils les inégalités ? . . . . . . . . . . . . . . . . . 221
• Dualisation, stratification et fragmentation de la protection sociale. . . . . . . . . . .. . . . . . . .222
Crises de la protection sociale, persistance des risques . . . . . . . .225
• Crises et mises en crise de la protection sociale : du welfare au workfare ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .225
• De nouveaux risques sociaux ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .227
RISQUE, ENVIRONNEMENT, TECHNOLOGIE
LA CONSTRUCTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX . . . . . . . . . . . . . . . . . .233
Trajectoires des risques technologiques et environnementaux : identifier les moteurs et obstacles à la publicisation . . . . . . . .234
• Lancer l’alerte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
• Cadrer, publiciser, mettre à l’agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .236
• Contournement des risques et construction de l’ignorance : quand la publicisation du risque échoue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .239
Le rôle singulier des profanes : de l’épidémiologie populaire à la perspective d’une démocratie technique . . . . . . . . . . . . . . . . .241
• Épidémiologie populaire : les profanes acteurs de la production de savoirs sur les risques en santé environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .241
• Vers une démocratie technique ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .244
LE GOUVERNEMENT DES RISQUES TECHNOLOGIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .247
Normalisation des risques et gouvernement de la critique . . . . . . .247
• Les “petites désinhibitions modernes” [FRESSOZ, 2012], aux origines de la société du risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .247
• Normaliser les risques industriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .250
• De la menace nucléaire au risque ordinaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .252
Formes et instruments du gouvernement des risques . . . . . . . . . . .257
• Différents modes de gouvernement des risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . .257
• Quelques instruments du gouvernement des risques . . . . . . . . . . . . . . .261
Une mondialisation des risques environnementaux . . . . . . . . . . . .263
• L’émergence d’un “régime environnemental global” . . . . . . . . . . . . . . .264
• Le risque climatique, un risque exceptionnel ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .265
LES RISQUES SANITAIRES
POLITIQUES DU RISQUE SANITAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .270
La mise en place d’un gouvernement des risques sanitaires . . . . .271
• Rationalisation du risque sanitaire, transformations du risque social . . .271
• L’émergence de la sécurité sanitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273
• Instruments de la sécurité sanitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
• Science et décision politique dans le cadre de la sécurité sanitaire. . . . . 276
Facteurs et obstacles à la mise en politique publique des risques sanitaires . . . . . . . . . .278
• La construction des risques sanitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
• Les risques sanitaires entre déconfinement et normalisation . . . . . 279
• Les pouvoirs publics face au risque pandémique . . . . . . . . . . . . . .281
La globalisation des risques sanitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .283
• Émergence de la santé globale et inégalités face au risque sanitaire . . .283
• Pandémies grippales, des maladies de la mondialisation ? . . . . . . . . . . .285
SAVOIRS ET PRATIQUES MÉDICALES FACE AU RISQUE . . . . . . . . . . . . . .288
Risque et transformations de l’institution médicale . . . . . . . . . . . .289
• La construction de nouvelles catégories diagnostiques : l’exemple du précancer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289
• Génétique et médecine prédictive : de nouveaux cadres pour construire le risque . . . . . . . . . . . . . . . . . .290
• Risque et identités professionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .292
Face aux médecins : malades et personnes à risque . . . . . . . . . . . .294
• De nouvelles identités produites par le diagnostic de risque . . . . . . . . .294
• Militantisme scientifique et déconfinement des risques sanitaires . . . . .296
Risques iatrogènes : lorsque la médecine produit le risque . . . . . .298
• Pratiques à risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .298
• Produits à risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .299
OUTILS
BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .305
GLOSSAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 335
INDEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .343
Cédric Passard est agrégé de Sciences économiques et sociales et maître de conférences en Science politique à Sciences Po Lille, chercheur au CERAPS-CNRS. Il codirige la préparation à l’agrégation de Sciences économiques et sociales organisée par Sciences Po Lille et l’Université de Lille. Il a dirigé le présent volume dont il a rédigé l’introduction.
Nicolas Deffontaines est agrégé de Sciences économiques et sociales, docteur et attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) en sociologie à l’Université Le Havre-Normandie. Il a rédigé le chapitre 3.
David Descamps est professeur agrégé de Sciences économiques et sociales au lycée Faidherbe à Lille et doctorant en sociologie au CLERSE. Il est chargé de cours à Sciences Po Lille. Il a co-rédigé, avec Agathe Foudi, le chapitre 1.
Agathe Foudi est professeure agrégée de Sciences économiques et sociales au lycée Faidherbe à Lille et doctorante en sociologie au CLERSE. Elle est chargée de cours à Sciences Po Lille. Elle a co-rédigé, avec David Descamps, le chapitre 1.
Romain Gény est professeur agrégé de Sciences économiques et sociales au lycée Raymond Queneau à Villeneuve-d’Ascq et chargé de cours à Sciences Po Lille. Il a rédigé le chapitre 2.
Amandine Oullion est professeure agrégée de Sciences économiques et sociales au lycée Claude Bernard de Villefranche-sur-Saône et chargée de cours à Sciences Po Lille. Elle a rédigé les chapitres 5 et 6.
Vianney Schlegel est docteur en sociologie, post-doctorant au Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET-CNAM) et chargé de cours à l’Université de Lille. Il a rédigé le chapitre 4.
Julien Weisbein est maître de conférences en science politique à Sciences Po Toulouse et chercheur au La SSP. Il est notamment responsable du parcours “Risques, science, environnement, santé” à Sciences Po Toulouse. Il a rédigé la partie “Repères”.
• “Peur sexuée” et adaptation des comportements
Les analyses qui précèdent distinguent peu les attitudes selon le sexe des individus. Elles renvoient en grande partie à une insécurité “générique”, qui concernerait indifféremment femmes et hommes. Marylène LIEBER [2008] propose de la qualifier de “peur-préoccupation”, qu’elle distingue de la “peur sexuée”, qui renvoie en fait aux peurs spécifiques que ressentent les femmes dans l’espace public. L’auteure montre, sur la base de nombreux entretiens, que la présence des femmes dans l’espace public reste implicitement considérée comme un comportement à risque, une situation dangereuse, et que cette vision est incorporée par les femmes elles-mêmes, qui disent majoritairement leur crainte d’une agression masculine, et en particulier d’une agression sexuelle, dans ce type de contexte. Cette peur sexuée, si elle est ressentie de façon assez constante, semble néanmoins plus forte dans certaines situations : la nuit, dans les transports en commun, en se promenant seule dans la rue, etc.
Lieber montre que cette peur sexuée provoque de multiples modifications et ajustements du comportement des femmes, lorsqu’elles s’engagent dans l’espace public. D’abord, certaines s’y engagent tout simplement moins, en réduisant leurs sorties le soir, leurs promenades dans les rues des villes lorsqu’elles sont seules : elles réduisent ainsi, parfois inconsciemment, leur exposition au risque d’agression perçu. Quant aux femmes qui sortent le soir, la plupart mettent en œuvre des stratégies, des “tactiques d’évitement”, pour réduire et contrôler le risque “inhérent” à leur présence dans l’espace public. Beaucoup d’entre elles sortent accompagnées. Certaines portent des objets leur permettant de se défendre, évitent les transports en commun en privilégiant le taxi, ou restent dormir chez leurs amis pour éviter de rentrer seules chez elles tard. Dans la rue, elles adoptent tout un ensemble de comportements censés réduire les risques : marcher vite, ne pas croiser le regard des hommes, changer de trottoir, vérifier derrière soi... LIEBER explique qu’il s’agit là d’un “calcul constant que les femmes effectuent pour sortir tout en évitant de se mettre dans des situations ‘à risque’” [2008, p. 249]. Cette vigilance de tous les instants, ce “diagnostic” de la situation renouvelé en permanence, se repère en particulier dans les transports en commun (dans quelle rame de métro monter ? Faut-il attendre la suivante ? Où se placer dans la rame ? etc.). L’ajustement des comportements pour “prévenir le risque” prend enfin la forme de “la production d’une féminité respectable” [2008, p. 253]. L’enjeu est ici de tout faire pour ne pas se faire remarquer comme “cible potentielle” tout en affichant des comportements conformes aux normes de féminité. Ayant souvent “intériorisé l’idée que c’est à elles de faire attention à la façon dont elles s’habillent pour éviter de se faire ennuyer” [ibid., p. 255], les femmes vont alors adapter leur tenue vestimentaire (pas de jupe “trop” courte qui serait vue comme “provocatrice”). Ce “code vestimentaire” – qui a aussi un enjeu pratique : porter des baskets permet de courir, contrairement aux talons – est complété par des tenues du corps qui visent à envoyer “un message de fermeture” [ibid., p. 253] : par un regard fixe et un visage froid, il s’agit de décourager toute interaction non voulue.
Si les comportements des femmes adultes étudiés par Lieber peuvent renvoyer en partie aux règles de l’interaction exposées minutieusement par GOFFMAN [1974], ils trouvent également un écho dans l’étude de la socialisation des adolescents au risque en fonction de leur sexe. Souhaitant “mieux comprendre les peurs féminines”, Clément RIVIÈRE [2019] s’intéresse ainsi à la différenciation des pratiques de socialisation des parents à l’égard de leur enfant, selon qu’il s’agit d’une fille ou d’un garçon, en ce qui concerne l’usage autonome de l’espace public par ces enfants (et surtout des jeunes adolescents). Cet espace public est perçu en partie à travers la présence de risques d’agressions diverses (agressions pédophiles, bagarres, agressions sexuelles...). Si les filles sont perçues comme plus autonomes que les garçons, et donc plus en sécurité, jusqu’à la préadolescence, la puberté modifie profondément le regard que les parents portent sur les enfants des deux sexes. S’ils s’inquiètent des bagarres dans lesquelles les garçons pourraient être impliqués, ils craignent surtout les agressions sexuelles contre leur fille. Cela les amène à tenir des discours spécifiques à l’attention des filles, à trans- mettre des normes de comportement qui ne sont pas transmises aux garçons, en particulier en matière de vêtement : il s’agit d’inviter les filles à porter des tenues discrètes, neutres, “les styles vestimentaires jugés trop ‘féminins’ (jupes jugées trop courtes, décolletés jugés trop échancrés...) étant érigés en facteur de danger” [RIVIÈRE, 2019, p. 195]. En effet, “les filles demeurent [...] associées à des risques spécifiques et se voient régulièrement rappeler leur vulnérabilité supposée dans ces espaces, et cela quel que soit leur milieu social” [ibid., p. 197]. Ces discours, et les pratiques qu’ils entraînent (contrôle, conseils, incitations) contribuent probablement à construire le rapport “féminin” à l’espace public en tant qu’espace risqué.