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La dimension spatiale des rapports sociaux

25,00 €
TTC

Sous la direction de Quentin Feuillet-Mauchamp et Anaïs Garnier

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France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€

Tout ce dont le candidat a besoin pour l’un des trois sujets au programme 2023-2026 de Sociologie de l'agrégation externe de Sciences économiques et sociales.

Comme tous les Clefs-concours, l’ouvrage est structuré en trois parties :
- Repères : un rappel des concepts et de leur histoire
- Thèmes : comprendre les enjeux du programme
- Outils : pour retrouver rapidement une définition, une date, une référence

Fiche technique

Référence
460845
ISBN
9782350308456
Hauteur :
17,8 cm
Largeur :
12 cm
Nombre de pages :
240
Reliure :
broché

Introduction    15


Repères
Les mécanismes de répartition des groupes dans l’espace
La morphologie sociale et la place des populations dans l’espace    25
Le programme de recherche de Durkheim    25
Mauss : Morphologie sociale et fonctionnement de la vie sociale    26
Le rôle des représentations collectives    27
L’écologie humaine et la répartition spatiale des populations    29
Invasion, compétition, ségrégation    30
Le Ghetto et le voisinage    32

Classes sociales et territoire :
les recompositions des espaces populaires
Le rapport à l’espace dans les “quartiers populaires”    37
“Eux” et “nous” : les communautés locales populaires    37
Logement, espace et classes sociales    38
Les effets de la rénovation urbaine des quartiers populaires    40
L’exemple britannique    41
L’exemple français    43
Changements urbains, classes sociales et conflits    45
Rénovation urbaine et conflits    45
Proximité spatiale, distance sociale    47
“Établis” et “outsiders”    48

Prendre en compte la dimension spatiale des rapports sociaux
Une théorisation croissante    52
“Production de l’espace” et “tournant spatial”    52
L’importance du local pour comprendre le social    54
Le foisonnement des objets de recherche    55


Thèmes
Ségrégations urbaines
Comment caractériser la ségrégation urbaine ?    62
Définir et mesurer la ségrégation urbaine    62
La délicate définition de la ségrégation    62
Quels instruments de mesure de la ségrégation urbaine ?    63
De la “question urbaine” à la “ségrégation urbaine”    64
La fragmentation de l’espace urbain    64
Les logiques d’acteurs individuels    66
État des lieux de la ségrégation urbaine :
la ségrégation urbaine a-t-elle augmenté ?    68
La situation des “quartiers populaires”,
à la périphérie des grandes villes    69
La concentration de difficultés socio-économiques
au sein de ces quartiers    69
Quel est le degré de ségrégation des quartiers populaires ?    70
Les classes moyennes et leurs stratégies résidentielles    71
L’espace péri-urbain : l’espace des classes moyennes ?    71
Mobilités résidentielles et stratégies scolaires des classes moyennes    73
“Les quartiers de riches” : un “entre-soi” choisi    74
Des quartiers historiquement bourgeois au centre des villes    74
Les transformations de rapports sociaux à la suite des rénovations
de quartiers : le cas de l’action des “gentrifieurs”    76
Quelques enjeux forts, liés à la ségrégation urbaine    79
Existe-t-il des ghettos en France ?    79
Quels termes employer pour qualifier
la situation des quartiers défavorisés ?    80
Le débat Lapeyronnie - Wacquant    82
La ségrégation scolaire renforce la ségrégation spatiale    83
Des établissements scolaires non-mixtes, relégués et stigmatisés    84
Des politiques publiques qui tendent à réduire la ségrégation scolaire, avec des résultats mitigés    84

Mondes ruraux et rapports sociaux
Une unité construite :
la catégorie “rural” comme produit de rapports sociaux    90
Une catégorie chargée de représentations sociales
et produite par les groupes dominants    90
Des représentations du rural révélatrices d’un ethnocentrisme de classe    91
Des ruraux conservateurs ?    92
Une réappropriation de la catégorie “rural” dans les luttes
de classement    95
Mobiliser les catégorisations spatiales
pour dire les rapports sociaux de classe    95
Se revendiquer “du coin” :
retournement du stigmate et promotion d’un style de vie populaire    96
Un ensemble de caractéristiques communes
qui informent la construction des rapports sociaux    99
Un décalage relatif des frontières entre groupes sociaux    100
Des campagnes populaires…    100
.… qui génèrent un décalage de l’espace social “en bas à droite”    100
Éloignement des services et construction des rapports sociaux    102
Un éloignement géographique
susceptible d’amplifier les inégalités de genre et de classe    102
Des inégalités sociales et spatiales imbriquées    103
La construction des rapports sociaux en contexte
d’interconnaissance    105
Une interconnaissance élargie    105
Une lutte des classes sur la scène des loisirs et de l’habitat    106
Domination personnalisée et capital d’autochtonie    108
L’entrée dans la vie adulte dans les espaces ruraux,
une caisse de résonance des inégalités sociales    112
Grandir à la campagne :
un univers des possibles structuré par l’espace    113
L’adolescence : une période de différenciation socio-spatiale    113
La place de l’école dans la socialisation spatiale
et la différenciation sociale des jeunes ruraux    115
Des rapports sociaux de classe imbriqués au genre
au moment de l’entrée dans la vie adulte    116
Des solidarités intergénérationnelles centrales
dans les espaces ruraux    118
Compter sur ses proches pour accéder à la propriété et à l’emploi : des solidarités qui renforcent les inégalités sociales    118
Des solidarités qui renforcent les inégalités de genre    119
La “bande de potes” : entre solidarités et concurrence    120
La “bande de potes”, support de respectabilité et d’honorabilité    120
Des amitiés qui reflètent et reproduisent les rapports sociaux de classe
et de genre    122
Les rapports sociaux de genre et de sexualité
dans les espaces ruraux    125
Des inégalités de genre
accentuées par les configurations locales    125
Une domination masculine des sociabilités
inséparable des inégalités matérielles    125
Un travail féminin invisibilisé
et une difficile mise en œuvre de l’ethos égalitaire dans le couple    127
Sexualité et contrôle social dans les espaces ruraux    129
Entrer dans la sexualité dans un espace d’interconnaissance    129
Des ruraux homophobes ?    131

Rapports à l’espace, rapports sociaux
Rapports à l’espace domestique    135
L’espace domestique des classes supérieures    135
Genèse socio-historique du foyer bourgeois    136
Les multiples espaces familiers des classes supérieures    137
Le monde propre des classes populaires    139
L’espace domestique
comme espace de reconstitution de la force physique    139
Conditions matérielles d’existence et inégalités scolaires    140
Spatialisation des rapports sociaux dans la famille    142
Le genre de l’espace domestique    142
• Ordre social et ordre spatial :
les homologies symboliques dans la maison kabyle    142
• Espace domestique, genre et crise sanitaire : réallocation genrée
des places dans le logement et privilège masculin des sorties     143
La spatialisation des rapports d’âge dans l’espace domestique    144
Rapports aux espaces publics    146
Rapports de classe et appropriations des espaces publics    147
Défendre ses espaces, défendre sa classe :
les mobilisations spatiales des classes supérieures    147
Le contrôle de l’entre-soi social et spatial dans les classes populaires : préserver les réseaux de solidarité locaux    148
Apprendre à utiliser et percevoir les espaces publics :
une socialisation urbaine de classe    150
Appropriations genrées des espaces publics    153
Espace public masculin, espace domestique féminin :
genèse socio-historique d’une division spatiale genrée    153
Défendre ses espaces, défendre son genre :
appropriations masculines des espaces publics    154
Les mobilités urbaines féminines, objet de contrôle social    156
La peur sexuée des espaces publics    156

Coexister dans l’espace :
rapprochement spatial, rapprochement social ?    159
Coexister entre classes dans l’espace résidentiel    160
• Proximité spatiale et mise à distance symbolique    160
• Proximité spatiale et rapprochement social     161
Coexister entre classes dans l’espace de travail : le cas des hôtels de luxe    162
Rapports à l’espace mondial    164
Penser les rapports de classe au-delà des frontières nationales    165
Des classes sociales internationales ?    165
Des classes sociales européennes    166
Rapports de classe à l’espace mondial    167
L’ancrage international des élites    167
Une nouvelle forme de capital culturel : le capital culturel international    169
Rapports de classe au voyage    170
• L’inégale distribution du goût pour le voyage    170
• Des perceptions hiérarchisées de l’espace mondial    171
Mobilités internationales et reconfiguration des rapports sociaux    172
Changer de position dans l’espace social    172
Le genre des mobilités internationales    173
Race et classe : les mobilités internationales
comme expérience d’une “ethnicisation du mépris de classe”    176

Politiques de la ville
La politique de la ville :
une action publique de plus en plus globale    181
Bref historique des formes prises par les politiques de la ville : une action à l’échelle d’intervention de plus en plus large    182
Construire des logements et penser à l’échelle du quartier    182
Réinscrire les quartiers ciblés par la politique de la ville
dans leur environnement urbain : penser l’intervention
à l’échelle de l’agglomération    184
Des champs d’intervention de plus en plus vastes    187
Le volet “matériel” : la politique de la ville comme politique urbaine, d’un enjeu de création de logements à celui de la rénovation urbaine    187
Le volet “humain” : la politique de la ville comme politique sociale    193
Construire les politiques de la ville    196
D’une politique pilotée par l’État
à une politique fruit d’une logique de gouvernance    196
La recherche d’une implication de plus en plus importante
des habitants    198
La participation des habitants :
une ambition ancienne mais une concrétisation lente    198
Par-delà l’idéal, des rapports sociaux
qui se rejouent dans la démocratie participative    200
Les effets contrastés des politiques de la ville    201
Les actions menées dans le cadre de la politique de la ville p
euvent créer des effets pervers    202
Gentrification et rapports de pouvoir    202
Rénovation urbaine et fragmentation des classes populaires    206
Labellisation ZEP et stratégie d’évitement    210
La démocratisation de la culture questionnée    210
La perception équivoque du logement social
par ses (potentiels) bénéficiaires    211
Rendre le logement social attrayant et honorable :
la carrière des demandeurs    212
Acceptation ou refus : comment comprendre la réponse des ménages
à une offre de logement social    214


Outils
Bibliographie    219
Glossaire    233
Index    239

Quentin Feuillet-Mauchamp est professeur agrégé de Sciences économiques et sociales au lycée Vauban à Givet. Il a codirigé le présent volume dont il a conjointement rédigé l’introduction avec Anaïs Garnier.
Anaïs Garnier est professeure agrégée de Sciences économiques et sociales au lycée Chanzy à Charleville-Mézières. Elle a codirigé le présent volume dont elle a conjointement rédigé l’introduction avec Quentin Feuillet-Mauchamp.

Perrine Agnoux est diplômée de l’école Normale Supérieure de Paris-Saclay, agrégée de Sciences économiques et sociales et docteure en sociologie de l’université de Bourgogne. Elle a réalisé une thèse intitulée “Du côté de chez soi. L’entrée dans la vie adulte des femmes de classes populaires dans les espaces ruraux”, sous la direction de Nicolas Renahy et Sophie Pochic. Elle a rédigé le chapitre “Mondes ruraux et rapports sociaux”.
Caroline Clair est PRAG de Sciences économiques et sociales à Sciences Po Lille et doctorante en sociologie à l’université de Lille. Elle a rédigé le chapitre “Ségrégations urbaines”.
Garance Déléris est diplômée de l’École Normale Supérieure de Lyon, doctorante en sociologie au Centre Max Weber et à l’Université Lumière Lyon II. Elle a rédigé le chapitre “Rapports à l’espace, rapports sociaux”.
Romain Gény est professeur agrégé de Sciences économiques et sociales au lycée Raymond Queneau à Villeneuve-d’Ascq et chargé de cours à Sciences Po Lille. Il a rédigé la partie “Repères”.
Pierre Vuylsteker est professeur agrégé de Sciences économiques et sociales et chargé de cours à Sciences Po Lille. Il a rédigé le chapitre “Politiques de la ville”.

Au début du xxe siècle, les sociologues de l’école de Chicago ont tenté de construire un modèle général des “processus de distribution spatiale des activités et des résidences” [Grafmeyer, Joseph, 1979, p. 26], essentiellement dans le cadre de la (grande) ville. Ce cadre théorique, considéré comme l’acte fondateur de la sociologie urbaine, est désigné comme modèle “écologique”. Explicitement inspiré de l’écologie végétale et animale qui se développe à la fin du xixe siècle, il postule que les communautés humaines, dans leurs formes et leurs évolutions, obéissent à des mécanismes sociaux qui ressemblent aux mécanismes biologiques d’apparition, de développement et de disparition des formations végétales, ou des espèces animales, dans des territoires spécifiques. Si l’écologie “naturelle” étudie la présence des végétaux et des animaux dans un territoire en pointant les interdépendances entre espèces, et leurs liens avec l’environnement, l’écologie humaine étudie “les relations spatiales et temporelles des êtres humains, […] affectées par des facteurs de sélection, de distribution et d’adaptation liés à l’environnement” [McKenzie, 1925, p. 150]. Autrement dit, on peut rendre compte de la distribution spatiale des groupes sociaux, des relations entre ces groupes et des dynamiques de ces deux phénomènes, en s’appuyant sur des mécanismes à la fois sociaux et spatiaux. Robert Park [1925], de son côté, explique qu’on peut repérer dans la grande ville des “aires naturelles”, c’est-à-dire des “groupements ordonnés et caractéristiques de la population et des institutions”, et que cette “organisation écologique de la ville” est produite par des “forces” sociales qui répartissent les groupes sociaux dans l’espace. Ainsi, l’écologie humaine s’intéresse à la structure sociale en tant que système de positions et de distances, à la fois sociales et spatiales, entre les individus et les groupes, dans un territoire. Park note que cette structure sociale/spatiale correspond à “ce que Durkheim et son école appellent l’aspect morphologique de la société” [Park, 1926].