Un camp d'internement en plein Paris : les Tourelles
1940-1945
Louis Poulhès
France met. & monde : 3€ jusqu'à 25€, 6€ jusqu'à 50€, 9€ jusqu'à 100€, 12€ au-delà 100€ DOM-TOM : 8€
Le roman vrai d'un camp. Qui soupçonne que la "piscine", le siège de la DGSE mis à l'écran par le Bureau des Légendes, fut un camp d'internement au même titre que Drancy mais en plein Paris ?
Pour qu'il ne soit pas une "zone de vide et d'oubli", des récits à transmettre.
Fiche technique
- Référence
- 460569
- ISBN
- 9782350305691
- Hauteur :
- 21 cm
- Largeur :
- 15 cm
- Nombre de pages :
- 312
- Couleur :
- noir et blanc
- Reliure :
- broché
SOMMAIRE
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9
DES DÉBUTS À AOÛT 1942 : DES INTERNÉS DIVERS,
UNE COMPOSANTE JUIVE CROISSANTE
LES DÉBUTS D’UN CAMP : 1940 ET 1941 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17
Une caserne dans Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17
Un centre d’hébergement pour réfugiés étrangers . . . . . . . . . . . . . . . . .20
L’internement administratif : un instrument d’exclusion . . . . . . . . . . .24
La IIIe République et l’invention de l’internement : les étrangers . . . . . . . . . . .25
La IIIe République et l’invention de l’internement :
communistes et repris de justice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26
Vichy et le renouveau de l’internement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28
L’ouverture du camp d’internement des Tourelles . . . . . . . . . . . . . . . . .30
Les étrangers indésirables à la fin de 1940 et au début de 1941 . . . . . . . . . . . .31
L’aggravation des persécutions antisémites au printemps et à l’été 1941 . . . . .33
Les “indésirables” non-juifs et leur devenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39
LA DIVERSIFICATION DES INTERNÉS 1940-1941 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47
L’internement des communistes : 1940-1941 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47
Les Tourelles et l’internement des communistes de la Seine
lors de la première année d’occupation : un rôle marginal . . . . . . . . . . . . . . . .47
Juillet 1941 : la création d’une section pour les communistes aux Tourelles . .51
Un camp pour les femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58
Un internement tardif des femmes françaises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58
La création d’une nouvelle section pour les femmes aux Tourelles . . . . . . . . .60
L’ANNÉE TERRIBLE : 1942 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .65
Un camp pour les femmes juives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .65
La part décroissante des internés juifs parmi les hommes “indésirables” . . . .65
Le départ des hommes “indésirables” non-juifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .69
L’aggravation des mesures antisémites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70
Les “Amies des Juifs” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73
Les femmes juives : une croissance brutale des entrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . .76
Les femmes communistes françaises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .80
L’internement des communistes hommes : un fort ralentissement . . . . . . . . .96
La vie aux Tourelles au début de 1942 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .100
Les Tourelles, antichambre des camps de la mort . . . . . . . . . . . . . . . .105
Les débuts de la déportation, entre représailles et persécution . . . . . . . . . . . .105
Les Tourelles et les débuts de la déportation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .107
La déportation des femmes juives du 22 juin 1942 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .112
Le convoi du 19 juillet 1942 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .126
Le convoi du 27 juillet 1942 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .130
Les préparatifs de la réduction du camp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .132
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D’AOÛT 1942 À LA LIBÉRATION : LE RENOUVELLEMENT DES INTERNÉS
UN CAMP RÉAMÉNAGÉ,
DE NOUVEAUX INTERNÉS : FIN 1942-1943 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Le réaménagement du camp et la fin de 1942 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .143
La réorganisation des lieux : deux institutions, une prison et un camp . . . . .143
La fin de l’année 1942 : vue d’ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .148
La grande rafle des communistes de la Seine : 24 septembre 1942 . . . . . . . .151
L’année 1943 : une nouvelle catégorie d’internés . . . . . . . . . . . . . . . . .157
Un nouveau directeur au camp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .157
Les indésirables en 1943 :
réfractaires et déserteurs du STO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .159
Les internés communistes hommes en 1943 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
Les femmes internées en 1943 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .166
La situation sanitaire en 1943 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .167
Quelques évasions en 1943 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .171
L’ANNÉE 1944 : LA FIN DU CAMP VICHYSTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .185
Jean Genet aux Tourelles et les débuts de 1944 . . . . . . . . . . . . . . . . . .185
L’internement de Jean Genet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .185
Genet et ses amis : l’entourage de Jean Cocteau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .187
Janvier 1944 : la faim et la crainte du transfert dans un camp de province . .189
Février 1944 : l’espoir d’une sortie pour raisons médicales . . . . . . . . . . . . . . .195
Mars 1944 : la libération de Genet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .200
Les internés-otages (avril-mai 1944) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .202
Des internés parents de personnalités d’Alger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .203
Alger, “le châtiment des traîtres” et Vichy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .213
La vie quotidienne des internés otages aux Tourelles,
d’après leurs témoignages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
L’ANNÉE 1944 : VERS LA LIBÉRATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227
Entrées et de sorties en 1944 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .227
Le camp milicien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .231
La libération du camp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .237
VUE D’ENSEMBLE SUR LE CAMP VICHYSTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .249
ÉPILOGUE - LE CAMP APRÈS SA LIBÉRATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .253
ANNEXE : LES INTERNÉS LIBÉRÉS LE 17 AOÛT 1944 . . . . . . . . . . . . . . . .255
NOTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .263
Louis Poulhès est agrégé et docteur en Histoire et ancien élève de l’ENA.
DES DÉBUTS À AOÛT 1942 : DES INTERNÉS DIVERS, UNE COMPOSANTE JUIVE CROISSANTE (p17)
A mesure de l'aggravation des persécutions antisémites à partir du printemps 1942, le camp se fait peu à peu une spécialité de l'internement des femmes juives, tout en continuant de recevoir encore tous types d'internés. Il est vidé le 13 août 1942 de la totalité des internés juifs alors majoritaire, hommes et femmes tous transférés à Drancy, et d'une quarantaine de femmes communistes transférées au camp d'Aincourt en Seine-et-Oise. Le camp d'internement est désormais réduit à un seul bâtiment, le deuxième bâtiment jusqu'alors utilisé pour l'internement des hommes étant cinfié à l'administration pénitentiaire qui l'utilise comme une prison annexe.
Article dans l'Humanité écrit par Alain Raynal, le 23 mai 2019 : "L'historien Louis Poulhès poursuit un travail spécifique de recherche sur un lieu parisien et une période noire méconnus du grand public. Avec la publication de l'ouvrage Un camp d'internement en plein Paris : les Tourelles, on apprend que sur le site même de "la piscine", porte des Lilas, où siège avec la DGSE le contre-espionnage français, 8 000 personnes ont été internées entre Octobre 1940 et août 1944. Des hommes, des femmes, étrangers ou français "indésirables", réfugiés, communistes et politiques, juifs, réfractaires au STO... L'auteur a dépouillé et analysé scrupuleusement pendant plus d'une année les notes, rapports et documents de la préfecture de police et des Archives nationales. Il retrace période après période les différentes étapes d'internement et les outils juridiques mis au service de la répression."
Article dans La Presse nouvelle - magazine progressiste juif : "Les Tourelles, aujourd'hui siège de la DGSI, la fameuse "piscine", fut le seul camp de Paris intra-muros. Des milliers de juives, de communistes, de résistantes ou de personnes classées "indésirables" par Vichy y furent incarcérées, souvent avant d'être fusillées ou déportées. Louis Poulhès ressuscite les noms, les visages parfis, de nombre d'entre elles. L'ouvrage, très documenté, révèle un pan de l'histoire de l'Occupation jusqu'ici méconnu."
Article dans Mediace, n° 88, par Sylvain Boulouque : "[...]Une restitution passionnante et exigeante. L'ouvrage est agrémenté de dizaines de photographies qui aident à mieux comprendre cette page sombre de l'histoire."
Recension dans les Cahiers d'Histoire, n°159, par Francie Perrot : "Le livre illustre des épisodes qui y sont décrits, comme la politique des otages. Il montre en action la collaboration des deux systèmes de répression, ainsi que les victimes des mesures d’exclusion de l’anti-France. [...] Une lecture rendue passionnante par les explications et les personnages étudiés, fort à propos dans le contexte des futures commémorations des années 2024-2025 et des commentaires qui vont les accompagner."
L’association d’Histoire et d’Archéologie du Vingtième arrondissement (AHAV), Caserne des Tourelles, camp d’internement
"Durant la première période du camp jusqu’au 13 août 1942, les Tourelles occupent une place importante dans la persécution. Celle-ci s’aggrave à partir de la première grande rafle antijuive, dite du « Billet vert », le 14 mai 1941, dans laquelle le camp sert de lieu de convocation pour les juifs du 20e arrondissement, 630 hommes partant le soir à la gare d’Austerlitz pour le camp de Pithiviers. [...]"